Chaque premier mercredi du mois, Nouvelle Acropole propose « Nettoyons notre cité », une action qui permet le ramassage de déchets dans les rues de Toulouse. Mais celle-ci ne ressemble pas aux récoltes habituelles. Elle permet également d’avoir une approche philosophique sur soi et le monde qui nous entoure.
14h 30, le point de départ est donné à l’espace Hermès à Toulouse. À chaque récolte, le circuit change. C’est équipé de la tête aux pieds, que la petite troupe s’engage dans les rues de la ville. Un exercice sportif, mais qui permet de flâner à travers les diverses rues toulousaines tout en les préservant des déchets.
À peine quelques mètres entamés, les mégots sont déjà là. Au bord des routes, près des arbres, sous les bancs où à côté des poubelles. Ils sont devenus tellement présents qu’on a presque du mal à les repérer, car ils font désormais partie du paysage. Arrivé sur la grande rue Ozenne, le groupe se sépare en deux afin de couvrir plus d’espaces. Les passants remarquent vite les chasubles vertes et quelques remerciements se font entendre.
« Ramasser les mégots ce n’est rien, c’est réveiller les gens qui est important » explique Périclès .
Les volontaires ne sont qu’à un quart de la rue et la petite bouteille en plastique accrochée à leur taille est presque remplie.
Plus loin, se trouve le Jardin Royal de Toulouse. Et grande surprise, l’espace est plutôt bien entretenu. Mais au vu du nombre de personne présentes, la sensibilisation se fait tout de même. Les sacs de tri ne sont plus transparents et laissent apparaître les déchets ramassés.
“Qu’est-ce que ce moment nous a appris de nous ?”
Tous ces volontaires se sont déplacés pour de multiples raisons. Mais à la fin de cette action, ensemble ils vont devoir débriefer de leur après-midi avec comme thématique « Qu’est-ce que ce moment nous a appris de nous ? ».
De retour à l’espace, tout le monde prend place en cercle et chacun pourra dévoiler son expérience.
Beaucoup d’émotions ont été ressenties telles que la colère, la joie, le soulagement ou même l’espoir. Une première pour Denise qui découvrait cette action. Une activité collective qui lui permet de regagner du lien social avec un plus, se rendre utile. Ludovic lui adopte un tout autre discours et déjà dans la rue le sentiment était le même : « C’était une action difficile pour moi. Ça m’a toujours énervé de voir les gens jeter des déchets. Je suis en colère parce que même déjà depuis petit, je n’ai pas le pouvoir de les empêcher». Une colère que beaucoup partagent, mais que certains transforment en force ou bien en soulagement. Ceci leur permet de passer outre le regard et le jugement des autres et qu’en agissant, cela peut nous permettre d’être exigeant avec nous-mêmes mais plus indulgent avec les autres.