À Toulouse, la jeunesse demande à être entendue et manifeste pour la réouverture des universités

Une foule d'étudiants s'est rassemblée place du Capitole à Toulouse pour demander la réouverture des universités.

Ils étaient nombreux ce jeudi 21 janvier, place du Capitole à Toulouse, à participer à un sit-in pour demander la réouverture des universités. Epuisés, déprimés et abandonnés, les étudiants toulousains se révoltent et réclament d’être entendus et inclus dans les débats du gouvernement. 

Alors que les cours en présentiel dans les universités et grandes écoles sont suspendus depuis fin octobre, le Président de la République avait annoncé fin novembre une possible réouverture début février. Mais depuis octobre, la communication pour la reprise des cours en présentiel pour les étudiants est très floue.

« D’un côté on nous dit qu’on va pouvoir reprendre les cours en février, de l’autre le Président dit vouloir réouvrir les facs en janvier, tout ça pour qu’au final on ne sache même plus où donner de la tête ». Amandine est en deuxième année de droit à l’université Toulouse Capitole et déplore le manque d’information donnée par le gouvernement concernant la reprise des cours.

La semaine dernière, le Premier Ministre Jean Castex, a annoncé que les étudiants de première année à l’université pourront reprendre, en demi-groupes, les travaux dirigés en présentiel à partir du 25 janvier. Une mesure qui pourra s’étendre « si la situation sanitaire le permet, aux étudiants des autres niveaux ». Pour l’instant aucune date n’a été donnée et les étudiants jugent cette réponse « insuffisante »

« Si on continue à nous ignorer, on va mourir »

Alors, pour se soutenir, ils se sont rassemblés place du Capitole pour un sit-in, où les prises de paroles et témoignages se sont succédés pendant près de deux heures. Selon l’organisation étudiante Fage, qui a mené une enquête avec l’institut de sondage Ipsos« à l’issue du premier confinement, 23 % des étudiants déclaraient avoir eu des idées suicidaires ». Une situation insoutenable pour ces étudiants, qui pour certains sont privés de présentiel depuis mars.

Depuis quelques jours, les réseaux sociaux ont vu fleurir un hashtag « #étudiantsfantômes », sur lequel les étudiants français témoignent de leur détresse mentale et scolaire. « On a l’impression de ne plus exister aux yeux du gouvernement. Si on continue à nous ignorer, on va mourir », affirme Sophie, étudiante en première année de psychologie à l’université Jean-Jaurès. Pour elle, le gouvernement ne prend pas assez au sérieux les problèmes auxquels font face les étudiants. Précarité, isolement, détresse psychologique, les difficultés sont nombreuses et le mal-être des étudiants est grandissant.

Si Sophie est venue aujourd’hui, c’est pour faire entendre sa voix : « j’ai l’impression qu’ils ne veulent pas vraiment nous entendre. On n’est pas prioritaire pour eux, il a fallu que des jeunes meurent pour qu’ils prennent conscience du problème ». Une minute de silence a été observée par les étudiants présents à la mémoire de ceux qui se sont ôtés la vie à cause de la situation actuelle. 

Emmanuel Macron répond aux étudiants 

Pour répondre à ces préoccupations, Emmanuel Macron à tenu à rassurer les étudiants lors d’une visite à l’université Paris-Saclay dans l’Essonne. « Un étudiant doit avoir les mêmes droits qu’un salarié. […] S’il en a besoin, il doit pouvoir revenir à l’université un jour par semaine ». Par ailleurs, un « chèque psy » sera proposé pour permettre aux étudiants en situation de détresse psychologique de pouvoir consulter un psychologue et suivre des soins. Pour lutter contre la précarité étudiante, le chef de l’État a annoncé que l’ensemble des étudiants pourront avoir accès à deux repas par jour pour le prix d’un euro le repas dans les restos universitaires ; afin de leur permettre de faire face aux conséquences de la crise du Covid-19.

Pour l’heure, aucune information n’a été donnée concernant la reprise totale des cours en présentiel pour tous les niveaux universitaires. 

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