Les parents d’une jeune fille venant des Bouches-du-Rhône ont alerté la justice toulousaine sur la situation de leur adolescente de 15 ans. Malgré une plainte déposée pour détournement de mineur et un placement en foyer, elle continue de voir son “mari”.
Au lendemain du réveillon, une fille de 15 ans disparaît. Après avoir contacté la police, Mohamed B, son père, découvre que sa fille entretient une relation avec un jeune Toulousain de 19 ans. La police finit par trouver la jeune fille, après qu’elle ait pris le train jusqu’à Toulouse. Elle annonce à ses parents qu’elle s’est “mariée” religieusement. Cependant, en France, le mariage pour mineur est prohibé. Une source proche du dossier indique aussi qu’à 15 ans, il ne peut y avoir de consentement et que faire venir une mineur dans une autre ville et la marier peut être assimilé à un acte de séquestration. Malgré leurs sollicitations, l’adolescente refuse de retourner au domicile familial. Contactés par France 3, les parents déclarent ne plus reconnaître leur enfant et vont même jusqu’à parler d’un “lavage de cerveau”.
La justice toulousaine place alors la jeune fille en foyer. Mais selon les parents, une incompréhension persiste. Pourquoi la placer dans la région de Toulouse, là où son “mari” est libre d’aller et venir pour la voir, et non pas dans les Bouches-du-Rhône, près du domicile familial. Mohamed B, son père, s’inquiète un peu plus chaque jour, alors que sa fille parle ouvertement d’une grossesse.
Une fugue possiblement organisée
Le père de famille explique que la soirée du 31 décembre s’était très bien passée. Ils avaient toutefois dormi jusqu’à 10 heures le lendemain, une grasse matinée inhabituelle pour le couple. Au réveil, « la porte était ouverte et j’ai aussitôt prévenu la police », déclare Mohamed B. Selon une source proche du dossier, la jeune fille aurait servi à boire à ses parents vers 1h30, une boisson susceptible d’être un sédatif. 2000 euros en liquide auraient également disparus. Plusieurs indices qui tendent vers l’hypothèse d’une fugue organisée.
Inquiets, les parents regrettent que la justice ne prenne pas plus de mesures envers le “mari” de leur fille, ou l’Imam qui s’est occupé du mariage. Maître Samia Maktouf, avocate au barreau de Paris, déclare ne pas comprendre l’inaction de la justice. “Je ne comprends pas pourquoi pour des faits aussi graves, personne ne soit entendu et que ces personnes soient laissées en liberté alors qu’ils peuvent continuer à faire la même chose avec d’autres jeunes filles.” Le parquet de Toulouse a lui déclaré à France 3 qu’il s’exprimerait plus tard sur la suite du dossier.