Ce samedi, trois ans après le mouvement #Metoo, un nouveau mouvement vient d’arriver. Le #MetooInceste rassemble sur Twitter des centaines de témoignages de victimes de viols incestueux.
Toutes racontent un traumatisme d’enfance qui, des années après, les hantent encore. Qu’il s’agisse d’un père, d’un oncle, d’un cousin… L’horreur qu’elles ont subies par ces adultes alors qu’elles étaient encore qu’enfants a laissé chez ces victimes des souvenirs qu’elles n’oublieront jamais.
J’avais entre 11 et 14 ans.
— Anne-Marie JOVER (@jover_anne) January 16, 2021
C’était mon frère.
J’ai 57 ans et je suis toujours victime de ce passé.
Hormis ma fille, je n’ai jamais rien construit. Ma vie sociale, professionnelle ou sentimentale n’est qu’une succession d’échecs et d’isolement. #MetooInceste
J’étais un petits garçons de 7 ans quand ça c’est passé, c’est mon demi frère de 6 ans mon aîné qui ma violé régulièrement pendant 2 ans. Je n’en ai jamais parlé. J’ai fait un déni, à mes 24 ans tout a ressurgi, j’ai compris d’où venait ma solitude et mon mal-être #metooinceste
— kevin (sauté à 4K) (@kevin24439701) January 16, 2021
(…) « il faut rien dire ou je vais aller au prison » et je n’ai jamais rien dit, j’ai réalisé ça seulement vers 14 ans je pense, aujourd’hui j’en ai 20.
— lalala (@ahahokdacc) January 17, 2021
Et souvent la famille, mue par le caractère tabou du sujet, ne vient pas en aide aux victimes, et défendent au contraire l’agresseur. Un second coup de massue pour ces personnes brisées.
#metooinceste
— Zaza (@Zaza81338617) January 16, 2021
« Moi Elsa violée de mes 6 à 11 ans par mon père. J’ai tout dévoilé en 2014. Avant il m’aimait, maintenant il me traite de folle, de menteuse. Je préfère me suicider le week-end de mes 31 ans, je ne voulais plus souffrir. »
A ma petite sœur 😢… pic.twitter.com/bV7JfsP7qD
#metooinceste j’avais 12 ans, 3 de mes oncles m’ont violée dans la grange de mes GP. Je ne supporte plus, encore aujourd’hui, l’odeur des foins, ni l’odeur du linge qui séche.
— Robφn_Hood 🔻https://noussommespour.fr/ #JLM2022 (@AlbertRomuald) January 16, 2021
ils ont détruit ma vie d’ado et ma vie de femme. J’en ai parlé à 40 ans, on n’a pas voulu me croire.
souffrance parce que je n osait pas en parler … Et que mes parents pensaient que c était juste des crises d enfant quand je ne voulais « pas aller chez mamie »
— Joh Anna 📸🖤&🤍 (@Johb1993) January 16, 2021
Qui pourrait les blâmer de ne pas avoir compris tout de suite …
Des personnalités publiques ont apporté leur soutien à toutes ces personnes qui témoignent avec le #Meetooincest
Je découvre ce soir la multitudes de témoignages sous le #metooinceste
— Samuel Etienne (@SamuelEtienne) January 16, 2021
Soudain, l’estimation de 5 à 10% de Français victimes d’inceste pendant leur enfance prend forme.
Bravo pour votre courage.
Nous sommes avec vous.
Brisons ce tabou.
Je suis bouleversée par le courage de celles et ceux qui témoignent. 💜💜💜
— Aurore Bergé (@auroreberge) January 16, 2021
On vous voit. On vous croit. On vous soutient.
Le consentement d’un enfant n’existe pas. Et aucune excuse n’est à chercher du côté des bourreaux. #MeTooInceste
Il faut suivre #metooinceste , soutenir ces victimes, admirer leur courage, remercier Camille Kouchner pour la voie historique qu’elle a ouverte, et exiger l’ouverture d’un débat sur l’imprescribilité et sur l’âge de consentement.
— Laurence Parisot (@LaurenceParisot) January 16, 2021
Camille Kouchner brise le silence
Le 7 janvier dernier, Camille Kouchner a sorti son livre « La familia grande ». Dans ce dernier, elle dévoile les viols incestueux qu’aurait subi son frère jumeau par son beau-père Olivier Duhamel ; un éminent politologue qui a démissionné de l’ensemble de ses fonctions dont celle de président de la Fondation nationale des sciences politiques. Une enquête judiciaire a été déclenchée pour viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans.
En France, selon une étude Ipsos de 2020, 1 personne sur 10 a été victime d’inceste. Ce chiffre est en forte hausse ces dernières années. En 2009, ce chiffre s’élevait à seulement 3%, preuve que petit à petit les consciences évoluent et que la parole se libère.
Une parole d’autant plus libérée depuis la sortie du livre de Camille Kouchner. Selon Europe 1, les signalements d’inceste ont très fortement augmentés. Les conséquences sont notables dans les milieux aisés selon la directrice de SOS inceste, interviewée par Europe 1.