Zoom, Teams… À l’ère où le numérique est présent au quotidien, être muni d’un ordinateur est devenu impératif pour poursuivre ses études dans de bonnes conditions. Seulement, plusieurs étudiants africains n’en possèdent pas et quand bien même, les logiciels ne sont pas si intuitifs pour tous.
Faible connexion internet, ordinateurs peu performants ou pas d’ordinateur du tout, les étudiants africains peinent à suivre les cours en ligne. Malgré le dispositif d’aide de la région donnant 1 500 ordinateurs aux étudiants défavorisés, nombre d’entre eux n’arrivent pas à s’adapter. Une fracture numérique qui persiste d’autant plus avec les cours à la maison. Dian Sakho, étudiant guinéen en AES à Toulouse Capitole se sent totalement exclu du système, car il ne maîtrise pas parfaitement ses outils : « Je n’ai jamais eu d’ordinateur de ma vie ! Je ne comprends pas bien le fonctionnement, parfois, je perds mes cours sur l’ENT » .
Un réel frein dans son apprentissage puisqu’il n’arrive pas à suivre le cours au même rythme que ses camarades de classe. Malheureusement, ce n’est pas le seul problème de Dian qui se sent comme la majorité, complètement isolé : « En présentiel, j’aurai pu rencontrer des amis qui auraient pu m’aider sur cet aspect-là, mais je ne connais vraiment personne ».
La fracture numérique creuse les inégalités sociales
Cette fracture numérique appelée aussi illectronisme touche aussi les jeunes. La pandémie a d’ailleurs accentué l’importance de maîtriser les outils numériques mais surtout de s’en procurer. Selon l’INSEE, 15 % de la population n’a pas utilisé Internet au cours de l’année 2019 et 2,3 % des 15-29 ans n’ont pas d’équipement Internet à domicile. Néanmoins, la difficulté majeure reste le financement d’un ordinateur portable : « La plupart des étudiants ont de lourds problèmes financiers, ils ne peuvent quasiment pas payer leur loyer. Donc ils sont dans l’incapacité d’investir dans du matériel numérique », explique Aniss Ould Rabah, Sécrétaire général de la Fédération des étudiants africains de Toulouse.
Les universités, comme celle de Jean Jaurès, essayent de pallier ce problème avec des prêts d’ordinateurs et des aides élevés à 200 euros dès le début du premier confinement : « C’est déjà bien, mais il faut en faire plus », rétorque Aniss. Pour lui, ce n’est pas suffisant, il faudrait mettre en place un accompagnement régulier sur la bonne utilisation des outils numériques.