Victor, un Toulousain de vingt-deux ans, est rentré samedi 1er février de Chine. Il y était pour ses études. Son école lui a fortement recommandé de rentrer en France à cause du Coronavirus 2019 n-Cov.
Victor est resté un mois en Chine, à Suzhou. Il entamait un semestre à l’étranger dans le cadre de son école de commerce. Une expérience unique pour lui, qui s’est malheureusement écourtée. Pas de chance, il a choisi le mauvais pays, au mauvais moment… Le Coronavirus 2019 n-Cov a pointé le bout de son nez quelques semaines seulement après son arrivée.
Les débuts du coronavirus
Pour Victor, la propagation du Coronavirus s’est réellement faite ressentir en Chine à l’approche du Nouvel An chinois. C’était le pire moment de l’année pour qu’une épidémie fasse son apparition. En effet, pour certains Chinois, ce sont leurs seules vacances, alors tout le monde bouge, il y a beaucoup de mouvements de population. « On avait prévu d’aller cinq jours à Shanghai pendant cette période-là, mais ça commençait à devenir un peu sérieux. Donc on a écourté notre séjour« , explique-t-il. « Une fois à Shanghai, notre école nous a demandé de rentrer à Suzhou, pour que l’on se mette en quarantaine. » Il détaille par ailleurs que les rues de Shanghai, habituellement noires de monde, étaient étonnamment vides. D’après lui, « on aurait dit une ville fantôme. » Au péage entre Shanghai et Suzhou, le taxi dans lequel il était donc avec ses amis a dû s’arrêter pour que tout le monde se soumette à un contrôle de température. « Je n’ai jamais eu aussi peur d’avoir un peu chaud au crâne » ironise-t-il. À partir de là, sa température était alors prise tous les jours, et tout était désinfecté dans la résidence où il était en quarantaine avec d’autres étudiants de son école. Un protocole strict, mais nécessaire.
Des précautions strictes pour éviter la contagion
Victor explique que ses amis et lui prenaient toutes les précautions pour se protéger du Coronavirus. « En soit, en termes de chiffres par rapport à la taille de la Chine, ce n’est rien et la probabilité de l’attraper est vraiment maigre » relate-t-il. Mais il vaut mieux prévenir que guérir… Il mettait alors des masques, et se lavait les mains toutes les heures. Et tout le monde prenait autant de précautions, puisque « les masques vraiment efficaces étaient introuvables, les gels hydro-alcooliques étaient en rupture de stock aussi » souligne Victor. Il précise également qu’ils évitaient de prendre les transports en commun, pour éviter la contagion, et se tournaient alors vers le taxi, dont le prix est dérisoire en Chine comparé à ce qu’il coûte en France.
Un retour sans contrainte en France
L’école de Victor a fortement conseillé à ses étudiants de rentrer en France, en voyant l’ampleur que prenait le virus en Chine. Victor a donc été rapatrié en avion samedi dernier. « On a eu un contrôle de température avant de monter dans l’avion, et un papier à remplir pour savoir si on avait des symptômes. » À son arrivée à Paris, il n’a subi aucun contrôle. Des personnes de la sécurité civile distribuaient simplement des prospectus indiquant ce qu’il fallait faire en cas de symptômes ou de doutes. Un contrôle léger donc, qui a étonné le Toulousain qui ne voulait pas prendre de risques. « Une fois que je suis rentré à Toulouse, je n’ai pas approché mes parents pendant quatre jours. Je ne suis même pas allé voir mes grands-parents. » Le SAMU a cependant été rassurant, lui indiquant que venant de Shanghai et Suzhou, en l’absence de fièvre, il n’avait pas de raison de s’inquiéter.
Victor est aujourd’hui sans inquiétude donc quant à son état de santé. En revanche, son grand regret est de ne pas avoir pu rester plus longtemps en Chine. Il espère pouvoir y retourner rapidement, pour vivre l’expérience plus longuement.