Carlos Ghosn doit s’exprimer dans les prochaines minutes depuis le Liban, où il s’est réfugié. Retour sur l’évasion hors-normes du Japon de l’ex-PDG.
C’est le 29 décembre que tout commence. Carlos Ghosn quitte seul sa résidence surveillée à Tokyo, où il était assigné depuis le 6 mars 2019 en attendant son procès. Il lui était interdit de quitter le pays, mais il avait le droit de se déplacer librement pendant 72 heures. Il aurait ensuite retrouvé deux complices présumés dans un hôtel de la capitale. Ces deux personnes seraient arrivés le matin même à l’aéroport international du Kansai (au Sud-Ouest du Japon) à bord d’un jet privé en provenance de Dubaï avec deux caissons. L’ex-PDG de Renault aurait ensuite rejoint ces deux individus. Ensemble, ils auraient pris tous les trois un train depuis Tokyo direction Osaka dans un hôtel non loin de l’aéroport du Kansai. Mais c’est à 22h30 que les deux hommes ont quitté l’hôtel. Carlos Ghosn n’était plus à leurs côtés.
Un scénario digne des plus grands films
Carlos Ghosn serait dans un des deux caissons, percé de trous discrets, pour lui permettre de respirer. C’est par ce biais qu’il aurait échappé aux contrôles à l’aéroport. C’est une faille qui a permis cette évasion. En effet, le contrôle aux rayons X n’était pas obligatoire au Japon pour les jets privés. La ministre de la Justice japonaise Masako Mori a annoncé avoir résolu la faille.
Plusieurs arrestations en Turquie
Le 30 décembre, Carlos Ghosn et ses deux complices ont atterris à Istanbul pour changer de jet privé. Une enquête avait donc été lancé en Turquie. Elle aura permis l’arrestation de cinq personnes sur les sept interpellées, dont celles des pilotes. Les trois passeports de Carlos Ghosn (français, libanais et brésilien) étaient conservés par ses avocats japonais, pour éviter une potentiel évasion. Or, une autorisation exceptionnelle du tribunal lui permettait de conserver comme papier d’identité un deuxième passeport français. Ce passeport se trouvait dans un étui fermé par un code secret. Seuls ses avocats avaient connaissance du code. Il est ensuite entré «légalement» au Liban, avec un passeport français et une carte d’identité libanaise (selon une source à la présidence libanaise).
Va-t-il retourner au Japon ?
Le Liban a reçu début janvier une demande d’arrestation d’Interpol pour Carls Ghosn. Mais le Liban n’a pas d’accord d’extradition avec le Japon et n’extrade pas ses ressortissants nationaux (comme la France). L’ex-PDG a donc très peu de chance d’être renvoyé au Japon s’il reste au Liban.
Au Japon: deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan, et deux autres pour abus de confiance aggravé.
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