Le Monde en guerre contre la désinformation avec Le Décodex

Le 1er février, Les Décodeurs du Monde lancent le Décodex. Un outil qui permettra aux internautes de connaître la fiabilité d’un site et d’éviter la désinformation. 

Vous ne savez plus faire confiance aux informations que vous trouvez sur internet ? Les Décodeurs du Monde ont mis au point une solution pour vous aider. Le 1 er février, un outil sera mis à disposition de tous les internautes pour différencier les véritables informations des fausses. « Nous avons recensés 600 sites, majoritairement français mais aussi anglais et américains et quelques allemands », a expliqué Samuel Laurent, responsable des Décodeurs. 5 codes de couleurs indiqueront le degré de fiabilité de l’information : « Nous distinguons en gris les sites collectifs, donc non classés, comme Wikipedia, en bleu les sites parodiques, comme Le Gorafi ou NordPresse, en rouge les sites pas du tout fiables, complotistes ou trompeurs, comme le portail IVG.net qui, sous couvert d’informations, veut manipuler les femmes pour les décourager d’avorter, en orange les sites peu fiables ou très orientés, type FdeSouche, ou les attrape-clics qui republient des informations non recoupées, et enfin en vert les sites très fiables », a-t-il précisé. Il vous suffira d’entrer l’URL du site dans Le Décodex.

Les journalistes du Monde travaillent sur ce projet depuis les attentats de 2015, qui ont mis en lumière une large diffusion de complotistes, fausses informations et rumeurs. Pour Les Décodeurs du Monde, dont le travail est de « décoder » les informations en les replaçant dans leur contexte, ces informations venaient de plus en plus intoxiquer leur travail. Le quotidien a fait appel au Fonds Google (Fonds pour l’innovation numérique de la presse) pour financer Le Décodex.

La désinformation a gagné internet

On l’a vu tout au long de la campagne de Donald Trump : les réseaux sociaux sont les premiers appuis de la désinformation. Ainsi, quand le nouveau président Américain affirme « Nous avons des gangs qui traînent dans les rues. Dans la plupart des cas, ils sont ici illégalement, des immigrés illégaux. Et ils ont des pistolets. Et ils tirent sur les gens », il récolte plus de partages et de lecteurs qu’une information d’actualité donnée par les médias traditionels. D’après une enquête du site BuzzFeed, durant la campagne présidentielle, les 20 fausses histoires qui ont eu le plus de succès ont été partagées 8,7 millions de fois contre 7,4 millions pour les 20 articles du New York Times ou du Washington Post.

Ce phénomène peut être mis en relation avec la constante baisse de confiance des lecteurs envers les médias. Le journal La Croix a établi un baromètre de confiance chez les lecteurs français en 2016. Si internet n’obtient que 31 % de confiance sur les informations récoltées, les médias traditionnels sont quand même laissés pour cause. 69 % des personnes interrogées pensent que les querelles entre les footballeurs Benzema et Valbuena ont été trop traitées au contraire et que les sujets comme  la réforme du collège en France ont été insuffisamment traités.

Problèmes de sourcing, perte de confiance, concurrence… la détox existe bel et bien aujourd’hui. Le Décodex sera-t-il une véritable solution ? Réponse dès sa sortie, le 1 er février !

 

 

 

 

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