L’œil doit être aguerri pour l’apercevoir. A Toulouse, sur la ligne B du métro, il existe une station non desservie par les rames de Tisséo. Elle se situe entre les stations Saint-Agne et Empalot. Pourtant grillagée et éclairée, aucune rame ne s’y est jamais arrêtée depuis la mise en circulation de la seconde ligne en 2007.
Elle est peu connue des toulousains. Une 38ème station est enfouie dans les tunnels du métro au sud de Toulouse. Après 47 secondes de trajet au départ d’Empalot, elle apparaît furtivement. En plein cœur du quartier Niel, cette desserte envisagée sur le tracé de la ligne B, a été mise de côté dès 1999.
La » station Niel » visible à partir de 45 secondes, vidéo d’un utilisateur.
Elle devait être le relais d’une gare, qui n’a jamais vu le jour
Contacté, Tisséo explique qu’il s’agit simplement d’un « puits de travaux » utilisé entre 2002 et 2005 par les tunneliers lors de la construction de la ligne B, reliant Ramonville à Borderouge. Pourtant, comme le confirment plusieurs sources, dont un article de La Dépêche, paru en 1999, l’endroit devait être l’un des points d’entrée d’une plate-forme multimodale (NDLR : qui réunit plusieurs moyens de transports). Le caisson architectural visible est d’ailleurs ressemblant aux stations fonctionnelles du réseau.
Ainsi, la « station Niel » aurait pu relier la ligne B du métro à une gare SNCF, construite sur le même site. Les élus de l’époque avaient étudié cette possibilité pour désengorger la gare Matabiau, en particulier pour les lignes reliant Bayonne, Tarbes et Toulouse.
Une idée mise de côté en 1999 par le syndicat mixte des transports en commun (SMTC), qui refuse de modifier le tracé de la future ligne de métro B, qui deviendra opérationnelle en 2007.
Le projet refait brièvement surface en 2006, mais il aurait retardé la livraison finale de la ligne, et entraîné des coûts supplémentaires. La SCNF aurait aussi refusé de créer une gare multimodale à Niel, qui aurait provoqué la fermeture de celle de Saint-Agne.
Pourrait-elle servir à l’avenir ?
Ce n’est à priori pas dans les plans de Tisséo, qui indique « qu’aucune étude n’est en cours pour ajouter une station à la ligne B du métro». L’idée paraît effectivement peu probable, au vu de la proximité de la station « fantôme » avec ses voisines, elles bien desservies. Pourtant, les quais sont bien là. Ils servent aujourd’hui à l’entrée des secours en cas d’incidents graves, à l’aération de la ligne, ou pour stocker du matériel de chantier utilisé sur le réseau, sans gêner les utilisateurs.
Elle est strictement interdite au public, et reste infranchissable des fans d’« urbex » et d’exploration…