Toulouse éprouvée, Toulouse submergée mais pas éliminée

Il n’y a pas eu d’exploit cet après-midi à Dublin entre le Leinster et le Stade toulousain. Malgré une première période acharnée et disputée (10-6), les Irlandais ont déroulé dans le second acte, empochant même le bonus offensif (29-13). Les Toulousains gardent toutefois leur destin entre leurs mains : il faudra l’emporter samedi prochain à domicile face à Bath pour se qualifier.

Résumé du match 

Du KO dans l’air… C’est le sentiment qui a prédominé durant toute la première période. Avides de revanche, les Leinstermen ont attaqué tambours battants les premières minutes. Pourtant, longtemps Toulouse a tenu la dragée haute au Leinster. Chaque équipe s’est appuyé sur ses points forts, la puissance et l’enchaînement des phases de jeu pour les Irlandais contre la vitesse et le désordre des Toulousains, rendant la rencontre très agréable à suivre.

Ce sont pourtant les défenses qui ont pris le pas sur les attaques dans le premier acte, la faute à un déchet technique inhabituel des deux côtés dans la dernière passe libératrice. 

Seulement, à 10 minutes de la pause fraîcheur, la troupe de Léo Cullen récupérait une bonne pénal-touche dans les 22 mètres toulousains. Après plusieurs mêlées, arc-boutés devant leur ligne d’en-but, les Stadistes finissaient par craquer avec l’essai de Jack Conan en force.

En guise de réponse, la botte de Thomas Ramos juste avant la mi-temps venait récompenser les efforts toulousains et permettait aux Rouge et Noir de n’avoir que quatre petits points de retard (10-6) après 40 minutes très éprouvantes.

Le deuxième acte ne ressemblait en rien au premier. Bien décidé à appuyer là où ça fait mal, le Leinster revenait sur le pré en mode « rouleau compresseur ». Deux essais en 9 minutes, 16 points d’avance et un match inéluctablement plié.

Les Leinstermen parvenaient même à inscrire l’essai du bonus offensif dans les dernières minutes par l’intermédiaire de son ailier Byrne avant que son homologue toulousain Kolbe l’imite pour sauver l’honneur dans les dernières secondes (29-13). Avec 20 points au compteur dans cette poule 1, les Irlandais ont lavé l’affront de la défaite à Ernest Wallon le 21 octobre dernier et renvoyé les jeunes pousses toulousaines à leurs chères études.

Moment décisif : 20 minutes en enfer pour Toulouse 

Si KO il n’y eut en première période, les 20 premières minutes de la seconde mi-temps furent un cauchemar pour les Rouge et Noir. Avec deux essais encaissés mais surtout dévorés dans l’engagement et dans les phases de contacts, les coéquipiers de Jérôme Kaino ont sombré. Définitivement.

La question à chaud : est-ce un vrai coup d’arrêt pour les Toulousains ? 

Dans cette rencontre au sommet, une série allait forcement s’arrêter. En dominant largement Toulouse, le Leinster poursuit la sienne (invaincu en Coupe d’Europe depuis 2015 soit 13 victoires) et met fin aux 12 succès consécutifs des Rouge et Noir.

Pour autant, il serait absurde d’enterrer l’équipe d’Ugo Mola après cette défaite. Car cet après-midi, les Stadistes ont affronté sans doute ce qui se fait de mieux en Europe. La puissance et la patience des Irlandais ont eu raison de la fougue des joueurs de William Servat. Néanmoins ceux-ci ont longtemps résisté aux assauts irlandais en première période, leur posant même des problèmes sur quelques ballons d’attaque.

Cette défaite doit être observée comme un apprentissage pour cette jeune équipe. En conférence de presse après la rencontre, William Servat trouvait d’ailleurs les bons mots : « une défaite qui doit nous faire grandir ». Grandir il le faudra mais relever la tête est la priorité. Car l’espoir de qualification est encore bien présent. Une victoire contre les Anglais de Bath à domicile dimanche prochain et Toulouse sera bel et bien en quarts de finale de la Champions Cup.

On pourra alors reparler d’exploit à l’extérieur, avec l’expérience à la clef !   

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