Après l’acte VIII du mouvement des « Gilets jaunes », émaillé par des violences samedi dernier à Paris, la réponse de l’exécutif est tombée. Par la voix du Premier Ministre, présent sur le plateau du 20 heures de TF1 hier soir, le gouvernement a souhaité envoyer un message fort aux manifestants restants, plus de sept semaines après le début du mouvement.
Un dispositif colossal de policiers et gendarmes samedi prochain
Pour la désormais traditionnelle manifestation du samedi, ce sont plus de 80 000 policiers et gendarmes qui seront mobilisés partout en France, samedi 12 janvier, a annoncé le locataire de Matignon. 5000 d’entre eux seront déployés dans la capitale. Tout acte délictueux sur la voie publique sera sanctionné par une arrestation, a aussi affirmé le chef du gouvernement. Et au Premier Ministre de conclure à propos des casseurs et anarchistes entachant le mouvement : « Ils n’auront pas le dernier mot ».
Une liberté de manifester plus encadrée
Punir les manifestants qui n’ont pas déclaré leur manifestation en préfecture. C’est le projet de loi à l’étude du côté du gouvernement, qui pourrait être examiné dès le mois de février par le Parlement. Si le flou demeure sur ces éventuelles sanctions, les premiers à en faire les frais seraient les organisateurs et les casseurs récidivistes. Autre aspect de cette loi : le port de la cagoule lors d’une manifestation pourrait être reconsidéré comme un délit, sanctionnable aujourd’hui d’une simple contravention.
Un fichage des casseurs envisagé
A
la manière des plans « anti-hooligans » dans le monde du
football, le gouvernement étudie la possibilité de ficher les
casseurs pour leur interdire de manifester sur la voie publique. Pour
Edouard Philippe :« Si on veut défendre la liberté de
manifester, il faut renforcer notre droit ». Une mesure qui
pose pour l’instant des questions de faisabilité, notamment pour
l’identification des casseurs dans des grands mouvements de
foule.
Au total, plus de 1000 condamnations d’individus ont
été prononcées depuis le début du mouvement, pour 5600 gardes à
vues, selon le Ministère de l’Intérieur.