[et_pb_section bb_built= »1″ fullwidth= »on » specialty= »off » next_background_color= »#000000″][et_pb_fullwidth_header _builder_version= »3.17.6″ title= »Sous les drapeaux » background_image= »https://www.le24heures.fr/wp-content/uploads/2018/12/Drapeau_du_13e_régiment_du_génie_2016.png » parallax= »on » text_orientation= »center » header_fullscreen= »on » title_font_size= »45px » parallax_method= »on » scroll_down_icon_color= »#969696″ /][/et_pb_section][et_pb_section bb_built= »1″ fullwidth= »off » specialty= »off » prev_background_color= »#000000″ next_background_color= »#000000″][et_pb_row][et_pb_column type= »4_4″][et_pb_testimonial _builder_version= »3.17.6″ author= »Auteur danois, 1757. » quote_icon_background_color= »#969696″ text_orientation= »center » quote_icon_color= »#adadad »]
« Qui n’a pas éprouvé la guerre ne sait pas le prix de la paix. »
[/et_pb_testimonial][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section][et_pb_section bb_built= »1″ prev_background_color= »#000000″ next_background_color= »#000000″][et_pb_row][et_pb_column type= »1_2″][et_pb_image admin_label= »Bruno » _builder_version= »3.17.6″ src= »https://www.le24heures.fr/wp-content/uploads/2018/12/Capture-d’écran-2018-12-12-à-18.53.28.png » /][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_2″][et_pb_text _builder_version= »3.17.6″]
Bruno est de ces hommes qui ont vécu plusieurs vies en l’espace de 30 ans.
Du fond de ces yeux on lit déjà presque tout ce qu’il y a à raconter. On lit son passé, l’inquiétude, les doutes, la peur, et plus que tout on lit les « pourquoi ».
Pour mieux comprendre l’homme qu’il est aujourd’hui, il faut retourner en 2011. Dix ans se sont écoulés depuis les attentats du 11 Septembre, date de la première attaque terroriste à l’encontre des États-Unis sur le sol américain.
En tant qu’alliée de l’OTAN, la France répond alors à son engagement militaire en rejoignant la guerre entamée par les américains au Moyen-Orient.
Quelques 3000 hommes se retrouvent ainsi mobilisés en Afghanistan.
Parmi eux Bruno, jeune parachutiste de 34 ans.
[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][et_pb_row][et_pb_column type= »4_4″][et_pb_testimonial _builder_version= »3.17.6″ quote_icon_background_color= »#f5f5f5″ author= »Bruno, » job_title= »ancien soldat français mobilisé en Afghanistan. » text_orientation= »center »]
« Je ne baisse pas les bras. »
[/et_pb_testimonial][/et_pb_column][/et_pb_row][et_pb_row][et_pb_column type= »4_4″][et_pb_code _builder_version= »3.17.6″ text_orientation= »center »][/et_pb_code][et_pb_text _builder_version= »3.17.6″]
Sa vie bascule lorsque l’horreur de la guerre le rattrape.
Figurez-vous un village comme il en existe des dizaines dans les campagnes afghanes. Un après-midi, Bruno, avec son escouade, patrouille dans les rues, arme à la main. Un exercice de surveillance classique, comme il en a déjà fait tant au détour de ces mêmes rues.
Mais ce jour-là, très vite, la situation dégénère.
Un mouvement au coin d’une allée, et Bruno et ses neuf compagnons se retrouvent prisonniers, victimes d’une attaque kamikaze. Dans l’explosion, Bruno perdra cinq de ses amis, et l’usage de ses jambes.
Devenu paraplégique, ce n’est qu’au terme de 40 opérations et d’un an et demi d’hospitalisation que Bruno parviendra à renouer avec sa vie « d’avant », loin du front mais toujours près des hôpitaux, où il continue sa rééducation.
Quand on lui demande comment il a appréhendé son quotidien après l’accident, il explique avoir vécu des moments très difficiles. « On a beau se savoir entouré, le premier combat qu’on mène après un événement comme celui-là, il est d’abord contre nous-même. On réfléchit beaucoup, on se pose énormément de questions » confie Bruno.
La vie « après » va donc bien au-delà du simple constat des pertes. Elle est rythmée par l’envie de rééxister, la volonté de s’affirmer à nouveau en tant qu’homme et de s’approprier un chemin difficile à considérer comme étant le sien. « Le régiment a été très présent pour moi. » explique l’ancien soldat. « J’ai été très entouré, et ça m’a permis à terme de relativiser sur ma condition. Je vis l’accident relativement bien aujourd’hui, je ne baisse pas les bras. »
Comme Bruno, ils sont plus d’un millier de militaires français à avoir été blessés durant le conflit en Afghanistan. À ce chiffre viennent s’ajouter les hommes et les femmes victimes de syndromes post-traumatique. En parallèle de ce bilan, les forces françaises déplorent aussi une centaine de morts dans leurs rangs. Si aujourd’hui, l’essentiel des troupes françaises est revenu d’Afghanistan, elles sont mobilisées sur de nouveaux fronts, notamment au Mali.
[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section][et_pb_section bb_built= »1″ fullwidth= »on » specialty= »off » next_background_color= »#000000″ prev_background_color= »#000000″][et_pb_fullwidth_header _builder_version= »3.17.6″ title= »L’Opération Barkhane » background_image= »https://www.le24heures.fr/wp-content/uploads/2018/12/IMG_20181211_121450.jpg » parallax= »on » text_orientation= »center » header_fullscreen= »on » title_font_size= »45px » parallax_method= »on » subhead= »2016″ /][/et_pb_section][et_pb_section bb_built= »1″ fullwidth= »off » specialty= »off » prev_background_color= »#000000″][et_pb_row][et_pb_column type= »4_4″][et_pb_code _builder_version= »3.17.6″ text_orientation= »center »][/et_pb_code][/et_pb_column][/et_pb_row][et_pb_row][et_pb_column type= »1_2″][et_pb_image admin_label= »Olivier et Benoit » _builder_version= »3.17.6″ src= »https://www.le24heures.fr/wp-content/uploads/2018/12/12010556_10207714895650003_4176353177729759031_o.jpg » /][et_pb_testimonial _builder_version= »3.17.6″ quote_icon_background_color= »#f5f5f5″ author= »Olivier et Benoit, » job_title= »soldats de l’armée de terre. »]
« Partir en opération, c’est fascinant parce que c’est dangereux. »
[/et_pb_testimonial][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_2″][et_pb_text _builder_version= »3.17.6″]
Au Mali, la réalité des combats encore bien différente. Olivier et Benoit, eux, avaient 23 ans lorsqu’ils ont été envoyés sur place.
Leur mission consistait à protéger les territoires conquis sur place par l’armée française en repoussant les djihadistes d’Al Qaïda encore présents sur le territoire.
« On y allait pas pour la patrie, on y allait pour nous, pour faire nos preuves » explique Olivier, quand on lui demande ce qu’il attendait de son engagement. « Quand je me suis enrolé dans l’armée, j’avais des choses à me prouver, je voulais dépasser mes limites, découvrir jusqu’où je pouvais aller. Je voulais vraiment vivre l’opération et le stress de la guerre. »
« Partir en OPEX (Opération Extérieure, ndlr.), c’est fascinant, parce que c’est dangereux. » rajoute Benoit. « C’est une façon de se tester, de voir ce qu’on vaut. Les cérémonies, le rapport à la hiérarchie, c’est pas ça qui m’intéressait. Je voulais connaitre la merde du terrain. »
La “merde” arrive en 2016. A l’époque, l’opération Barkhane avait été lancée depuis seulement un an.
[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][et_pb_row][et_pb_column type= »4_4″][et_pb_text _builder_version= »3.17.6″]
« L’idée, telle que les officiers nous l’ont présentée, c’était de reprendre le Nord, le point le plus chaud du Mali, qui était occupé par les combattants salafistes. Au final, sur place, la situation était loin d’être aussi tendue qu’ils nous l’ont dit. »
Il faut dire que le Nord est le terrain d’opérations militaires depuis déjà plus d’un an lorsque Olivier et Benoit arrivent sur place. La France et les autres pays engagés dans le conflit malien pilonnent régulièrement cette région, pour lutter contre la centaine de soldats d’Al Qaïda encore présents. Alors forcément, après plusieurs mois d’affrontements, les menaces se font discrètes.
[/et_pb_text][et_pb_image _builder_version= »3.17.6″ src= »https://www.le24heures.fr/wp-content/uploads/2018/12/IMG_2799.jpg » /][et_pb_testimonial _builder_version= »3.17.6″ quote_icon_background_color= »#f5f5f5″ author= »Olivier »]
« Le plus gros risque qu’on avait, c’était les tirs de mortier et les EEI (Engins Explosifs Improvisés).
C’était la roulette russe, à celui qui allait péter dessus ou non.
Des collègues à moi ont été touchés par ces bombes, mais par chance ils conduisaient des blindés, donc les blessures étaient relativement superficielles. C’était des menaces assez exceptionnelles.
J’ai passé mes 5 mois de mission à me demander quand est-ce que notre présence allait être justifiée. »
[/et_pb_testimonial][et_pb_code _builder_version= »3.17.6″][/et_pb_code][et_pb_text _builder_version= »3.17.6″]
Il explique que le déroulement de l’opération était très rustique : le largage des hommes et des vivres sur le terrain se faisait soit en hélicoptère soit en avion, et les échanges commerciaux se faisaient directement entre les soldats et les locaux. Le confort était lui aussi à la charge des mobilisés : ils se relayaient pour construire leurs douches et planter leurs tentes, le tout en pleine saison des pluies.
« Là où je m’attendais à découvrir la dureté des combats, j’ai découvert un mode de vie totalement différent de celui auquel j’étais habitué en France. » détaille-t-il. « C’était rustique, mais ça m’a permis de me découvrir un peu : t’es dans un élément où il y a plus internet, où y a plus de téléphone, bref, quasiment plus aucun contact avec l’extérieur. Le seul truc auquel j’avais droit, c’était un coup de fil de cinq minutes tous les quinze jours. »
L’ennemi principal de sa mission : le stress. Dans le contexte auquel ils étaient confrontés, il était nécessaire d’avoir une vigilance de tous les instants, puisque les soldats en face guettaient le moindre de leurs déplacements. « L’attente est longue. Baisser sa garde, c’est s’exposer. Ce qu’il faut bien comprendre sur place, c’est que tout est très aléatoire. Vous pouvez passer 15 jours au même endroit sans entendre une mouche voler, et le 16e jour les obus vous pètent à la gueule » raconte Olivier.
[/et_pb_text][et_pb_image _builder_version= »3.17.6″ src= »https://www.le24heures.fr/wp-content/uploads/2018/12/IMG_2790-1.jpg » /][et_pb_text _builder_version= »3.17.6″]
De son côté, Benoit rajoute : « Sur le terrain, on est plus une force de “présence” qu’une force d’intervention à proprement parler. Ce n’est ni un combat de souveraineté, ni un combat d’expansion. On se contente de protéger chacune des parcelles placée sous pavillon français, et notre mission s’arrête là. Depuis l’Afghanistan, les conflits ne sont plus ceux qu’on connait. La guerre ressemble à un grand jeu du chat et de la souris. »
Avec le recul aujourd’hui, Olivier et Benoit admettent que leur mobilisation fut une bonne expérience humaine. « On aurait aimé être confronté au frisson, à ce fameux sursaut d’adrénaline. On l’a pas eu, mais on a eu autre chose. A ce jour on se satisfait de ce qu’on a vécu, et y’a pas de regret. »
Olivier, à ce jour, n’est plus dans l’armée de terre. Il s’est reconverti dans le civil, et a repris ses études dans le sport, vers Toulouse.
« Cette nouvelle vie me permet de renouer avec ma passion, et de vivre autre chose loin de l’armée. Pour l’avenir, on verra bien. »
De son côté, Bruno continue lui aussi sa vie dans le civil. Son meilleur ami, devenu son auxiliaire de vie, l’accompagne tous les jours, et l’aide à mener un combat quotidien qu’il n’a d’autre choix que de gagner.
Benoit, lui, est toujours sous les drapeaux. Fraichement revenu de Nouvelle-Calédonie, il confie avoir repris goût aux opérations que beaucoup de soldats, lui le premier, délaissaient. « Depuis le Mali, j’ai appris à aimer ça. C’est un autre monde, un autre contexte, ça continue de bousculer ce à quoi on s’attend. » explique-t-il, avant de lâcher un sourire en coin qu’il espère toujours, quelque part, pouvoir être envoyé sur des terrains d’opérations à haut risque. « Le grand frisson, encore et toujours. »
[/et_pb_text][et_pb_text _builder_version= »3.17.6″ text_font_size= »15px » text_orientation= »right »]
Martin Gausseran
[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]