Situé 17 rue de la Concorde dans le centre-ville de Toulouse et anciennement appelé le café de la Concorde, il reste un des bars les plus anciens de la ville encore populaire et apprécié de tous.
Niché en plein cœur du quartier des Chalets, cet établissement serait à l’origine un caf’conc’ (un café-concert) qui aurait été fondé dans les années 1870 selon l’actuel propriétaire du bar, Nicolas Martinez. Il est l’un des plus ancien café de la Ville rose, comme le « Père Louis » ou encore le « café Bibent ». Ce lieu chargé d’histoire, n’a pas réellement changé depuis la fin des années 1980, la marquise et les lettrines sont d’époque, mais la façade avait été repeinte par une étudiante des Beaux-Arts. En 2016, des travaux de rénovation ont eu lieu. Le parquet, le vieux comptoir en bois exotique ont été refaits. Ainsi que les toilettes, le système électrique et la plomberie, remis aux normes comme les cuisines, réhabilitées afin de pouvoir proposer des plats le midi et des tapas le soir.
Un charme désuet
Son intérieur, rythmé par de la vieille musique, est très chaleureux. Dans son style rétro, il se compose par des banquettes de moleskine rouges, des becs de gaz, les tables de marbre, des miroirs anciens et des vieilles plaques émaillées, affiches arborant les murs jaunâtres. L’odeur du café d’antan est présent, comme l’histoire de ce bar marqué par les traces du temps. « Au départ, c’était une salle de concert, c’est même devenu une salle pour des combats de boxe. Dans les années 80, il y avait des compétitions de belotte, bridge, de billard français. Il y a même eu des résistants cachés dans la cave. C’était quelque chose » raconte Jean, un habitué. Ce lieu propose encore quelques concerts et de nombreuses animations. Toutefois, beaucoup se sont perdue dans le temps comme les projections de films cultes des lundis soir où il fallait réorganiser l’intérieur de la salle et d’autres comme le relate Jean, dans la vidéo ci-dessous.
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« On l’appelle le bureau »
Pour Claire qui vient ici depuis plus de 37 ans, c’est un endroit qui ne cesse de voir du passage, que ce soit le temps ou les différentes générations qui passent cette ancienne porte. C’est un lieu d’échanges, de rencontres grâce à ses « tables ouvertes ». « On l’appelle le bureau, car c’est ici qu’on se rejoint entre nous qu’on prend des nouvelles de nos amis. Il faut savoir qu’il y a beaucoup d’entraides dans ce quartier, ici c’est notre lieu de détente », explique Claire. Alors impossible de passer devant sans détourner le regard, placé dans une des seules rues encore arborer de la ville, ce bar est comme un vestige du passé où l’on peut s’arrêter faire une pause dès 7 heure du matin.
Devenu commercial ?
Certain pense que depuis la reprise du bar, beaucoup s’imagine qu’il est devenu le repère des « bobos », et qu’il fallait boire exclusivement des mojitos ou du gin (devenu la spécialité de la maison avec plus de 15 cocktails à la carte). Mais à l’extérieur sur la terrasse, on a vite tendance à penser le contraire. C’est plutôt la bière et le vin, parfumé par l’odeur de la cigarette qui marque les sens de chacun. En début de soirée, ce sont les habitués, les gens du quartier qui prennent place conversant avec de nouveaux curieux. « Ce qui donne envie aussi de revenir, c’est le personnel. Il y a beaucoup de turnovers, mais des personnes toujours aussi accueillantes. On se sent comme chez nous, à notre place » explique Claude, jeune retraité. Le bar de la rue de la Concorde, est un état d’esprit. Un lieu marqué par les époques, qui n’est pas encore près à mourir.