Colocation solidaire, quand les particuliers ouvrent leurs portes

En ces périodes de grand froid la question de l’hébergement des personnes vivant dans la rue revient sur le devant de la scène. Mais il n’y a pas que des foyers ou des centres qui hébergent ces personnes en difficulté. Des particuliers, par le biais de l’association Lazare, ont monté des colocations solidaires. Coup de projecteur sur la maison toulousaine.

Jean-Baptiste, Aysseline et leurs deux enfants sont entrés dans l’aventure de la colocation solidaire en janvier 2015. Ils ont emménagé avenue Jean Rieux sur une propriété de 2 000 m² mise à disposition par les Filles du Cœur de Marie, où l’on découvre un grand jardin et deux maisons. Dans l’une vit la famille et dans l’autre un groupe de 10 hommes, dont 6 vivaient dans la rue.

« Plus qu’un toit, plus qu’un hébergement, l’idée de vivre avec des personnes quelques soient leurs situations, les prendre telles qu’elles sont, et partager son frigo, des moments conviviaux…» raconte Jean-Baptiste. Créer une dynamique de remise en confiance en soi et en l’autre, telle est la volonté de l’association. Pour ce faire, des activités en groupe sont régulièrement organisées. Sorties en montagne, cinéma, mais pas que ! Un vendredi sur deux, les colocataires sont invités à accueillir leurs proches autour d’un buffet partagé. « L’idée, retisser du lien, rencontrer son entourage », explique Jean-Baptiste.

Vers la réinsertion

Mais comme tout bon colocataire, les hommes logés par l’association doivent respecter un certain nombre de contraintes et de règles : participer à la vie collective en mangeant au moins une fois par semaine ensemble, s’acquitter de certains services ou encore payer un loyer. De plus, les colocataires ont interdiction de consommer de l’alcool. « On rencontre les personnes et les services sociaux et associations qui les connaissent avant qu’elles s’installent pour savoir si c’est pertinent et si c’est possible pour elles de respecter les contraintes d’une vie en colocation » rajoute Jean-Baptiste. Remise en confiance rime aussi avec reprise des démarches de recherche d’emploi : trois de leurs colocataires ont aujourd’hui retrouvé un emploi. Le couple n’est pas pour autant là pour faire tout le travail, « on leur donne un coup de main comme un colocataire le ferait, on peut regarder le CV par exemple ou les mettre en contact avec des chefs d’entreprise mais ils restent autonomes dans toutes leurs démarches », précise Jean-Baptiste.

Une initiative qui fait chaud au cœur, mais de là à suivre leur exemple ? Jean-Baptiste prévient, « accueillir des personnes vivant dans la rue se prépare, nous bénéficions de formations. Mais un regard ou un petit mot sont importants pour eux. »

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