Réalité virtuelle : continuité technologique ou rupture ?
Le domaine de la technologie est en constante évolution. Le discours de Claire Chatelet, conférencière sur les nouveaux médias à l’université de Montpellier 3 nous a démontré que cette évolution effective existe dans une infinité de domaines comme le cinéma et la réalité virtuelle, dans le cadre du « tomorrow stories festival ».
Une progression au service de la sensibilisation
La caméra à 360° demande au caméraman de devenir lui-même un outil de cadrage, rendant l’expérience immersive et interactive. Cela permet dans le cadre du reportage « polar sea 360 » d’Arte de rendre compte de l’état de l’océan polaire arctique. Cette innovation a aussi permit au photojournaliste Patrick Chauvel de produire son film « my freedom or death » qui dénonce la guerre en Lybie. Il existe aussi l’holographie qui, en 2017, a permis de représenter Nelson Mandela lors de son célèbre procès « I’m prepared to die », littéralement : « je suis prêt à mourir ». On retrouve enfin la réalité virtuelle, qui permet de vivre des expériences inédites, comme ce fut le cas avec le film sensation de Iñárritu, cinéaste espagnol, qui s’est servi de la VR pour mettre les spectateurs dans la peau des migrants mexicains qui passent la frontière mexaméricaine.
« Est-ce que tout voir, ce n’est pas finalement ne rien voir ? »
C’est la question que s’est posé Claire Chatelet, quelque peu mitigée quand à la sensibilisation par la progression technologique. En effet, la réalité virtuelle a par exemple été défini par le sociologue Dominique Wolton comme une interface empathique. On peut cependant se demander si « l’empathie est le meilleur moyen d’appréhender la souffrance des hommes ». Cette question, également posée par Claire Chatelet, est le reflet de ce doute quant à l’intérêt de cette progression technologique. Toutefois, le « tomorrow stories festival » permet de se faire une idée sur la question, au vu des films qui sont projetés et des projets qui émergent.