Détours de Chant est de retour ! Le mardi 23 janvier, le festival donnait le coup d’envoi de sa 17e édition au Taquin et au Bijou. Deux salles pour deux artistes complètement différents dans leurs styles et leurs messages. Car Détours de Chant est un festival itinérant qui n’a qu’un but : promouvoir la musique francophone sous toutes ses formes.
La salle n’est pas comble, à peine 20 personnes. Trois projecteurs, un bar, un piano. Ça change, pour un Canadien qui a été habitué à d’autres salles de France. « C’est ma dernière date, ensuite je rentre à la maison. J’ai fait quelques dates à Montbrison et j’ai joué avec un gars qui s’appelle Claudio Capéo, dans des grosses salles … Il y avait beaucoup de monde ! » se souvient Mehdi, rieur. Pas la même foule ce soir, mais ça ne change rien pour lui. Dès qu’il monte sur scène il créé une ambiance dansante et pleine d’énergie. A coup de reprises, il parcourra entre autre le répertoire de Nina Simone, Bill Withers. Entre soul, funk, rock, rail, Mehdi ne se catégorise ni ne se réduit à un style. Et cela se sent dans sa prestation : seul avec une guitare électrique, il passe par toutes les sonorités. « On me compare souvent à M (Mathieu Chedid) parce qu’on atteint tous les deux « la » note aïgue ! » explique-t-il en riant. « Mais je n’aime pas qu’on m’assimile à des artistes inatteignables. »
Mehdi chante beaucoup en anglais, mais laisse de la place à la langue française dans son répertoire. « Mon père est Algérien-Canadien, ma mère Française. Un mélange des cultures qui fait que ma musique est un peu paradoxale, un peu « entre deux-trois chaises ». Mes albums sont principalement en français mais dans les deux cas, ça va de soi pour moi. » Et ce soir il se produira dans ces deux langues avec une grande aisance, à coup de reprises de Jean Leloup et de ses propres compositions rythmées. Et un hommage à son pays natal avec un « Oh, Canada » que le public reprend en coeur ! Une sorte de folie émane de sa prestation et qui envoûte les spectateurs, peu nombreux certes, mais qui finit par lui faire une ovation.
C’est la première date du festival suivie de près par Léopoldine HH, qui, une demi-heure plus tard, entame sa prestation au Bijou à l’autre bout de Toulouse. Elle, inspirée par de grands auteurs français et des influences alsaciennes, lui par le rock, soul et le funk. Deux ambiances différentes qui témoignent de la diversité propre à l’esprit du festival Détours de Chant.