L’auteur français Yann Moix interpelle Emmanuel Macron sur sa politique migratoire. Dans une lettre ouverte, l’écrivain s’attarde plus particulièrement sur le traitement infligé aux migrants de Calais.
« Monsieur le président de la République, chaque jour, vous humiliez la France en humiliant les exilés. » C’est sur ces mots que débute la lettre ouverte destinée au président de la République, Emmanuel Macron. Une longue lettre, publiée, ce lundi 21 janvier, dans le journal Libération, et dans laquelle Yann Moix critique la politique migratoire de la France.
« J’affirme, M. le Président, que des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement », écrit l’écrivain et chroniqueur de l’émission « On n’est pas couché ».
Preuves à l’appui
Des propos justifiés et appuyés par une vidéo extraite d’un documentaire qui sera diffusé en mai sur la chaîne franco-allemande Arte. Pour la réalisation de ce documentaire, intitulé « Re-Calais », Yann Moix s’est rendu dans l’ancienne « jungle ». Sur ces images, il a filmé des migrants gazés par les forces de l’ordre et a recueilli plusieurs interviews.
Le chroniqueur n’hésite pas à blâmer Emmanuel Macron sur ces « actes de barbarie » perpétrés dans la Jungle.
« Vous avez instauré à Calais, monsieur le Président, un protocole de la bavure. Quand une police agit aussi unie, pendant si longtemps, elle ne peut le faire sans se plier à un commandement. Est-ce bien vous, monsieur le Président, qui intimez aux policiers l’ordre de déclencher ces actions souillant la dignité de l’homme ? Vous y avez répondu vous-même :
« Dans la République, les fonctionnaires appliquent la politique du gouvernement. »
Yann Moix ne semble pas se préoccuper des conséquences que sa lettre pourrait amener. Il conclut d’ailleurs : « Ce n’est plus vous qui êtes en marche, monsieur le Président, c’est la vérité. Vous pouvez porter plainte contre moi pour diffamation ; la postérité portera plainte contre vous pour infamie. »
L’Élysée n’a pas encore réagi, mais le 16 janvier dernier, Emmanuel Macron s’était, lui aussi, rendu sur place. Il avait alors assuré qu’il ne pouvait laisser « accréditer l’idée que les forces de l’ordre exercent des violences physiques ou confisquent les effets personnels » des migrants.