Il est parfois difficile pour les élèves atteints de troubles dys de suivre le rythme de leurs camarades en cours. Ces derniers sont nés avec un handicap psychomoteur comme une dyspraxie, une dyslexie ou une dyscalculie. Pour les aider à suivre un cursus scolaire normal, l’Éducation nationale a mis des moyens conséquents à leur disposition.
En France, on estime à 7 millions le nombre de personnes atteintes de troubles dys. Ces handicaps psychomoteurs se distinguent par le fait de comprendre moins rapidement que les autres, écrire moins vite et moins bien et avoir de grandes difficultés à calculer.
Les projets d’accompagnement individuel ou personnel (PAI ou PAP) sont les plus répandus au sein des collèges et lycées français. Les aides aux élèves sont multiples comme bénéficier du temps en plus pour les examens, être dispensé d’écrire les leçons ou encore des consignes simplifiées lors des contrôles courants. L’organisation d’un PAI change le fonctionnement d’une classe pour un enseignant selon Fanny Jégault, professeure de mathématiques au collège Jean Auriac près de Bordeaux : “ Jusqu’à l’année dernière, quand j’avais un élève avec un PAP ou PAI il me fallait deux fois plus de temps pour m’occuper de lui. Il fallait que je crée un cours différent pour lui ou que je lui explique d’une autre façon.”
Les groupes de niveaux, une solution mais avec des limites
Depuis la rentrée en septembre, tous les collèges de France doivent séparer les classes en 3 groupes de niveaux en mathématiques et en français. Cette division vient de la loi Attal lorsqu’il était ministre de l’éducation. Cette nouveauté n’est pas spécialement conçue pour les élèves atteints de troubles dys, mais elle a son efficacité auprès d’eux. Fanny Jegault estime que cela soulage son travail “ Les troubles dys ont généralement des difficultés dans mon cours. Le fait de les regrouper avec des personnes de leur niveau me permet de m’occuper de la même façon de tout le monde et de plus doubler le travail comme cela peut être le cas dans d’autres matières.”
Cependant, les groupes de niveaux ont leurs limites. Instaurés pour la première fois cette année, ils concernent seulement la 6e et la 5e. Leur généralisation à toutes les classes du collège interviendra l’année prochaine. Selon plusieurs professeurs dont Fanny Jégault, cela va poser problème en fin d’année “ En entrant en 4e, des élèves de niveau 3 (les plus en difficultés) vont rencontrer ceux du niveau 1, les classes ne seront donc plus du tout homogènes et cela va desservir les adolescents notamment les troubles dys.”
Les psychométriciens favorables au PAI
Dans la majeure partie des cas, les enfants atteints de troubles dys consultent des spécialistes pour rattraper le retard. Les psychomotriciens délivrent un avis médical nécessaire pour la mise en place d’un PAI. Aurore Legrosdidier, Psychomotricienne à Toulouse voit les bénéfices auprès de ses patients : “ un élève HPI (Haut potentiel intellectuel) peut être dysgraphique. Le PAI remplace certaines évaluations écrites par de l’oral. Ce qui ne pénalise pas la personne et elle peut exprimer pleinement son travail. » Également, un projet comme le PAI favorise le suivi psychomoteur de l’enfant ou de l’adolescent toujours selon Aurore Legrosdidier.
En plus des professionnels, ces dispositifs semblent plaire aux principaux intéressés. Ethan, élève au collège Pierre de Fermat à Toulouse est satisfait de l’accompagnement de l’équipe éducative de son établissement : “J’ai un PAI avec des leçons écrites sur polycopié pour les matières où ce n’est pas le cas. Cela me permet d’être plus concentré pour comprendre le cours et ne pas avoir de retard par rapport aux autres.”
D’autres projets d’accompagnements existent au sein de l’éducation nationale comme le PPRE (Projet personnel de réussite éducative) ou le PPS (projet personnel de scolarisation) Cependant, ils sont plus réservés aux personnes ayant de gros retard à l’apprentissage ou aux élèves atteint de handicap comme l’autisme.