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J’ai testé pour vous la danse escalade

Des danseuses de danse escalade en action
Passages des danseuses en improvisation sur le mur. Crédit photo : Julie Nemeth

Connaissez-vous la danse escalade ? Une nouvelle discipline mêlant sport et art. Hyperactive est le premier studio à proposer cette pratique sportive. Aujourd’hui, je l’ai testé pour vous.

Dans ce studio de danse, 26 rue de Metz à Toulouse, l’atmosphère est calme avant le cours. Il fait légèrement froid en ce mois de janvier, et dans la salle, sans mes chaussettes, je frissonne. Le mur d’escalade gris trône en évidence sur le mur d’en face. Au moins, maintenant je sais à quelle sauce je vais être mangée. Je suis venue tester la danse escalade à l’Hyperactive studio. C’est Mari-Louise qui m’accueille. Elle est la fondatrice d’Hyperactive et ma professeure pour ce cours. Avec son petit accent anglais, elle m’explique : “J’ai créé la danse escalade. J’ai vu que certaines écoles de danse pratiquent cette nouvelle discipline, mais c’est anecdotique. Après mes recherches, je me suis rendu compte que personne ne faisait ça en France, c’est une première. J’ai lancé la danse escalade dans mon studio en novembre 2024 et j’en suis fière”. Après plus de 20 ans comme danseuse professionnelle, Mari-Louise a trouvé sa vraie passion. Elle enseigne donc des sports aériens dont la danse escalade pour une vingtaine d’euros la séance. 

S’échauffer : étape indispensable

Les autres danseuses sont arrivées peu après moi. Le cours commence. Mari-Louise nous rassemble pour débuter avec les étirements. Un élastique bleu entre les mains et une petite brique rose entre les jambes, j’effectue les exercices avec difficulté. Il faut travailler ses abdominaux, ses muscles des bras et des jambes et surtout ses articulations. Ma dernière séance de sport remonte à de nombreux mois, je ressens déjà les conséquences de ma sédentarité. Quelques secondes par mouvements suffisent pour que je sois déjà essoufflée. Delphine, une des danseuses de ce cours, partage mon état. Pour Mari-Louise : “Pas besoin d’avoir une grande forme physique. Chaque élève avance à son rythme. C’est très important pour se sentir bien. Avec de l’entrainement et à force de refaire les mouvements, ça rentre tout seul”. Une fois l’échauffement terminé, heureusement que j’avais apporté ma bouteille d’eau. 

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Mes premiers pas en danse escalade

Maintenant, passons aux choses sérieuses. Chacune notre tour, nous montons sur le mur d’escalade. Au son de la musique, je dois faire des mouvements, peu importe lesquels, il faut que je fasse travailler ma créativité. Je suis censée improviser tout en me déplaçant sur un mur d’escalade. Chose, ma foi, peu aisée.

Je tâtonne sur le mur, passe de prise en prise, sans grande confiance en moi. Ce n’est pas la première fois que je monte sur un mur d’escalade, mais la toute première sans harnais. Mes pieds sont hésitants. Mes bras tout autant. Mais le plus compliqué, je pense, c’est de le faire en musique. Je n’y ai pas trop fait attention, mais c’est de la danse après tout, il faut rester en rythme. 

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Puis Mari-Louise, en dernière partie de cours, nous montre de nouvelles figures. “Celle-ci, je me suis inspiré de toi Anna” lance l’ancienne danseuse. La dizaine d’élèves hebdomadaire du cours inspire les séances. La danse escalade est un nouveau-né dans la catégorie des disciplines sportives. Cette pratique est en constante évolution. À force de tentatives, les figures et positions sont inventées et perfectionnées. Aujourd’hui, nous ne sommes que cinq, les cours de Mari-Louise rassemblent maximum six élèves. D’après elle, “c’est le nombre idéal pour échanger et apprendre plus facilement”. Pour les filles, c’est aussi un avantage pour communiquer et donner leurs avis. “Tu devrais mettre ton pied plus bas puisque tu es plus grande”, intervient Anna pour aider Salomé à effectuer une figure. 

Mari-Louise réalise une figure. Crédit : Julie Nemeth

Nous testons donc trois nouvelles idées de Mari-Louise, une pirouette, un pont et une contorsion, tête en bas. Je réussis sans trop de difficulté la pirouette. Pour ce qui est des autres, mes bras et mes jambes commencent à me lâcher. Deux heures de sport ont eu raison de mon corps. Mes muscles tremblent sans mon consentement. Je finis non sans mal cet enchaînement. 

Je réalise mes premières figures. Crédit : Julie Nemeth

Les filles m’applaudissent. 

J’engloutis le reste d’eau de ma bouteille. Tous mes muscles sont douloureux, preuve que j’ai bien travaillé. “La danse escalade n’est pas encore reconnu comme une vraie discipline sportive, certains voit ça comme du cirque”, s’offusque Delphine. Une affirmation fait consensus entre les filles :“C’est dommage, parce que c’est vraiment un effort physique intense”

Ces deux sports diamétralement opposés trouvent leur équilibre quand ils s’assemblent. L’idée de Mari-Louise pourrait s’étendre et se populariser. L’ancienne danseuse compte déjà agrandir son mur d’escalade. Elle souhaite accueillir d’autres curieux ou curieuse et pourquoi pas de nouveaux adeptes. 

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