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 Les tatouages, un frein de carrière? 

Selon l'institut Opinion Way, environ 15% des Français sont tatoués, soit 8 millions de personnes . Photo: Tara Yates
Selon l'institut Opinion Way, environ 15% des Français sont tatoués, soit 8 millions de personnes . Photo: Tara Yates

Aujourd’hui, on en voit partout : sur les bras des lycéens fraîchement diplômés, dans les couloirs des entreprises, et même dans les maisons de retraite. Preuve s’il en fallait ; les tatouages sont dans l’air du temps ! Pourtant, cette forme d’expression corporelle suscite encore des débats, notamment lorsqu’il s’agit d’accéder à certains métiers.

Une acceptation générationnelle

« Aujourd’hui, quasiment tous les jeunes sont tatoués ! » c’est ce qu’observe Tizia Tal, gérante d’un salon de tatouage à Toulouse. Elle raconte même accueillir des septuagénaires pour discuter de cette pratique qui traverse les âges. Le tatouage en est même devenu une expérience familiale : « On voit des mamans qui viennent avec leurs enfants, ou bien la fille se fait tatouer et revient avec sa mère … C’est vraiment un partage générationnel ». 

Coté clients, la donne est légèrement différente. Autrefois, le tatouage était souvent perçu comme un acte de rébellion. Guillaume, 47 ans, se souvient : « À l’époque, c’était un vrai marqueur d’indépendance. Mais même parmi les tatoués, on évitait les parties visibles comme les mains ou le cou. » Aujourd’hui, la perception a bien changé : « Les jeunes générations considèrent les tatouages comme un choix esthétique plus qu’une revendication ».

Des freins toujours présents

Malgré cette évolution culturelle, certains secteurs restent prudents. Pour Tizia Tal, la visibilité des tatouages peut encore poser problème : « Les mains, le cou et le menton sont encore mal vus. Selon les secteurs, un tatouage peut devenir un vrai frein à l’embauche. L’idée, c’est de rester lisse”. Par exemple, dans le passé, les banques étaient très strictes. « Aujourd’hui, beaucoup d’employés sont tatoués dans ces secteurs, mais dans des zones discrètes, qu’on peut cacher si nécessaire ».

Côté style, les tatouages criards ou trop chargés en encre peuvent aussi poser problème. Tizia Tal conseille souvent ses clients, surtout les jeunes en recherche d’emploi : « Je déconseille les tatouages très visibles ou les mains si la personne n’a pas déjà tatoué les bras ».

Tiphaine, employée en milieu carcéral avec neuf tatouages, confirme que la visibilité est un sujet : « Mes supérieurs, qui ne sont pas de ma génération, jasent  beaucoup sur celui que j’ai au menton. Mais cela ne m’a jamais empêché d’être recrutée à mon poste. » Pour elle, l’époque où le tatouage était un frein est révolue, même si les remarques persistent.

Le maquillage comme solution discrète

Pour ceux qui sont déjà passés sous l’aiguille et souhaitent le camoufler, le maquillage reste une solution crédible sur le court terme. Des produits spécialisés permettent de masquer les tatouages trop visibles. L’alternative est souvent utilisée pour des entretiens d’embauche par exemple. Seul bémol : à la manière d’un maquillage classique, la couvrance ne tient qu’une journée tout au plus. 

Alors, frein ou pas, caché ou mis en avant, tout dépend finalement de la manière dont il est perçu… et assumé.

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