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Papillomavirus : un enjeu de santé publique encore méconnu chez les jeunes

Des campagnes de vaccinations contre le HPV sont disponibles dans les collèges depuis 2023. Crédit photo : Pexels

Bien qu’à l’origine de nombreux cancers et infections, le papillomavirus (HPV) reste méconnu des jeunes. En Occitanie 53% des filles et 44% des garçons de quinze ans ont initié le schéma vaccinal contre cette IST, annonce Santé publique France dans un rapport publié en avril 2024. Des chiffres en augmentation mais qui restent insuffisants. 

On estime que 70% à 80% des personnes à travers le monde seraient touchés une fois dans leur vie par le papillomavirus. Dans la majorité des cas aucun symptôme ne se développe et le corps l’élimine naturellement. Certaines souches peuvent rester dans l’organisme et ainsi provoquer des risques, le plus connu étant le cancer du col de l’utérus. Les hommes peuvent aussi être infectés et développer, entre autres, le cancer du pénis. Pour prévenir cela, “seul le vaccin permet de se protéger totalement”, explique Virginie, pharmacienne à Blagnac. 

Les adolescents invités à se faire vacciner 

Ce qui est important c’est de sensibiliser la population pour qu’on ait un maximum de jeunes entre 11 ans et 14 ans qui fassent le protocole de vaccination. Il se fait en trois injections et après on est vacciné toute sa vie”, continue-t-elle. C’est dans cette optique-là que depuis la rentrée scolaire 2023, l’Etat a mis en place une campagne de vaccination contre la papillomavirus dans les collèges. Tous les élèves à partir de la 5ème sont conviés à se faire immuniser, classe d’âge qui précède souvent les premiers rapports sexuels et donc les premiers risques d’exposition au virus. Pour les jeunes ayant échappé à la vaccination, un rattrapage existe entre 15 ans et 19 ans révolus. Passé cet âge-là, l’efficacité est amoindrie. On estime que la personne a déjà été exposée à certaines souches du HPV lors de rapports sexuels. 

Pour développer le processus, les pharmacies sont habilitées à vacciner les adolescents : “Les pharmaciens peuvent désormais prescrire et réaliser eux-mêmes les traitements”, confie Virginie. Selon la pharmacienne, tous les signaux sont au vert : “Étant donné qu’on agit sur des mineurs, les parents sont toujours un peu frileux avec les vaccins. Aujourd’hui, on a du recul, que le vaccin est très bien toléré donc on peut se faire immuniser sans crainte.”

Une méconnaissance du sujet

Si les vaccinations s’accélèrent, de nombreux jeunes adultes n’ont pas reçu de quelconques doses contre le papillomavirus durant leur adolescence. “J’en ai entendu parler récemment oui, mais je ne me suis pas fait vacciner à l’époque”, témoigne Théo, 20 ans. De même pour William, la vingtaine aussi : “Quand j’ai appris l’existence du vaccin, j’avais la possibilité de me faire vacciner à mes 19 ans. Mais j’avais déjà eu des rapports et je n’avais pas envie d’avoir d’effets secondaires quelconque, donc je ne l’ai pas fait.” Si certains sont passés outre, d’autres ont leur dose intégrale : “Je suis vaccinée depuis mes 14 ans. Mes parents en avaient entendu parler donc ils m’ont fait vacciner”, confie Camille, 23 ans. 

Recommandée par l’Etat depuis 2006 pour les filles et depuis 2021 pour les garçons, la vaccination contre le papillomavirus est l’un des enjeux de Santé publique France. “La couverture contre les HPV reste encore loin des objectifs de 80% de la stratégie décennale de la lutte contre les cancers à l’horizon 2030”, affiche l’organisme. 

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