Depuis la fin de l’épisode Covid, les chiffres sur la santé mentale des 18-25 ans sont alarmants. Plusieurs études montrent que depuis la fin de la crise sanitaire, les choses ne s’améliorent pas.
41%. C’est le nombre d’étudiants qui ressentent des symptômes dépressifs dans leur quotidien, d’après une étude de l’université de Bordeaux. Au-delà de cette donnée, ce qui inquiète, c’est l’augmentation de ce chiffre. En 2019, avant la Covid, seulement 29% des étudiants confiaient se sentir mal.
Plusieurs raisons expliquent cette augmentation. La plus citée est l’isolement. Les jeunes se retrouvent de plus en plus seuls lorsqu’ils partent de leur foyer pour aller étudier dans une autre ville. L’intégration est plus difficile, mais ce n’est pas la seule raison de leur mal être selon Jocelyne Ferlot, assistante sur la plateforme d’écoute du CROUS. “La pression des résultats scolaires revient beaucoup lors des consultations. Les étudiants ont peur d’échouer et de voir les frais financiers devenir trop importants pour eux. L’échec purement scolaire fait partie des motifs des consultations”. La rentrée scolaire est chaque année le moment où il y a le plus d’appels.
L’Etat met les moyens nécessaires
Depuis un an, le CROUS dispose d’une plateforme d’écoute psychologique. Les étudiants peuvent accéder librement 24h/24 à un assistant pour se confier.
À Toulouse, Frédéric Faisy, Directeur général de l’Université Toulouse Capitole confirme que les moyens financiers et humains ont tous deux été renforcés depuis la rentrée. “Des psychologues supplémentaires ont été recrutés par la médecine du travail de Toulouse pour s’adapter à la demande de consultations. L’UT1 a accueilli en septembre une assistante sociale pour étoffer son dispositif d’aide aux étudiants”
Les Projets d’aide individualisés (PAI), habituellement ouverts aux handicaps psychiques, le sont désormais pour les étudiants pour qui la santé mentale se dégrade. La médecine étudiante doit reconnaître la maladie et l’Éducation Nationale se charge de la mise en place du PAI. Ce dispositif s’adapte en fonction de la situation de la personne en bénéficiant, par exemple du temps en plus lors des examens. Nouveauté, à présent un PAI accordé à un étudiant au lycée peut se poursuivre sans refaire le protocole d’expertise.
Un combat quotidien pour les étudiants
Atteinte d’anxiété, Louise, étudiante à l’Université du Mirail à Toulouse, confie son quotidien difficile “ Je vais très peu en cours. J’ai peur quand je me lève le matin et c’est compliqué. Avant mes études, je vivais totalement normalement. La situation s’est empirée très rapidement.
Pour d’autres, la situation est bien différente. Julien, étudiant, explique se sentir bien grâce à son nouveau cercle social “Je me suis bien intégré, j’ai la chance d’être dans une résidence étudiante. Cela participe au fait que je sois heureux au quotidien. Ce n’est pas le cas d’un de mes amis qui a beaucoup souffert par la pression du résultat”
À l’heure actuelle, la plateforme d’écoute du CROUS explique ne pas avoir le recul nécessaire pour évaluer son efficacité sur les mois précédents.