Alors que les bibliothèques universitaires restent un lieu clé pour étudier, de nouveaux espaces comme les coworking attirent de plus en plus de jeunes. Pour comprendre ces évolutions, nous sommes allés à la rencontre de deux étudiants aux parcours différents. Entre nouveaux usages et choix personnels, leur quotidien éclaire les pratiques actuelles et les mutations des espaces de travail.
Les bibliothèques universitaires continuent d’être des lieux essentiels pour travailler. En 2024, les quatres bibliothèques de la ville ont accueilli plus de 1,2 million de visites, avec environ 4000 étudiants qui y passent chaque jour. Malgré la montée du numérique, les étudiants continuent de fréquenter les bibliothèques et d’emprunter des livres, surtout des ouvrages spécialisés comme les codes civils, très prisés par les étudiants en droit. « Ils y viennent chercher des ressources et un cadre propice au travail », explique Philippe Baret, responsable des services numériques à l’Université Toulouse Capitole. Sacha Blazy, étudiant en 3e année à Toulouse Business School le confirme, lui il vient à la BU car “il y a une sorte de cohésion sociale qui m’aide à rester concentré », raconte t-il.
Cependant, en période d’examens, la situation devient tendue. « À 8 heures, toutes les places sont occupées. Les étudiants déposent leurs sacs pour réserver des places, puis partent en cours. C’est un vrai problème pour nous », explique Philippe Baret. Certains, comme Noémie, étudiante en troisième année de droit, préfèrent alors travailler chez eux « J’ai arrêté de chercher une place à la BU. En période de partiels, je perds plus de temps à chercher une table qu’à rentrer chez moi« , explique-t-elle. Même si elle reconnaît l’atmosphère motivante de la bibliothèque, elle a aménagé un coin bureau chez elle, avec une grande fenêtre et un espace séparé de sa chambre pour mieux se concentrer. « C’est une chance d’habiter à côté de l’université, mais je sais que ce n’est pas le cas pour tout le monde », précise-t-elle. Travailler à domicile n’est pas toujours idéal « Il y a les bruits autour, les distractions avec les écrans, et parfois un manque de structure, ce qui peut vite devenir un problème », confie Noémie.
Les alternatives
Les espaces de coworking séduisent de plus en plus de jeunes générations pour leur ambiance professionnelle et dynamique. Ces lieux, équipés de Wi-Fi rapide, de bureaux modernes et parfois d’équipements comme des imprimantes, attirent des étudiants en quête d’un cadre différent.« Ces lieux sont idéaux pour se sentir dans une atmosphère de travail, mais leur coût reste un frein », déclare Sacha Blazy. En effet, ces espaces payants ne sont pas toujours adaptés aux budgets serrés des étudiants.
À Toulouse, les étudiants se replient aussi sur les bibliothèques toulousaines, et sur la Médiathèque José Cabanis. Autre tendance à la hausse, les cafés-restaurants aménagés pour travailler avec du wifi tout en consommant un petit plaisir.
Des choix dictés par les besoins et les contraintes
« Malgré les évolutions numériques, la bibliothèque reste une référence pour les étudiants. Elle offre un cadre formel et des ressources que peu d’autres lieux peuvent égaler », conclut Philippe Baret. Entre traditions et nouvelles alternatives, les habitudes d’étude des étudiants évoluent pour s’adapter à des vies toujours plus remplies, mais leur objectif demeure le même : concilier organisation et réussite.