Sous le bruit des engins de chantier, le quartier d’Empalot se réinvente. Juxtaposant les quartiers de Saint-Agne, Saint-Michel et l’Île du Ramier, il est au cœur d’un ambitieux projet de renouvellement urbain, porté par un investissement massif.
Les chantiers se succèdent. 645 logements sont voués à être démolis alors que 1800 logements sont censés voir le jour. L’objectif ? Faire du quartier un lieu de vie plus agréable, plus inclusif et plus durable, où il fait bon vivre, travailler et s’épanouir” comme le présente la société d’Économie Mixte d’aménagement Oppidea. Les travaux semblent amener chez la majorité des habitants une vague d’espoir. “C’est super. Ça amène de la propreté, de la nouveauté. Ça va être changé pour le mieux” affirme la gérante du Tabac Le Havane. “Les bâtiments ici sont vieux et gris. La construction va apporter de la fraîcheur ” raconte une autre passante. Ce projet bénéficie d’un soutien massif à plusieurs échelles : Toulouse métropole, le département, la région, l’ANRU ou encore l’Union européenne.
Ce ne sont pas seulement les bâtiments qui sont affectés par ces changements. La ville va accueillir de nouveaux espaces publics avec des écoles et des parcs rénovés, des voies et des chemins aménagés et davantage de végétalisation sur les places. De nouveaux commerces et locaux d’activités viendront également dynamiser le quartier. Le 22 juin dernier, c’est la passerelle Conti qui a été inaugurée. Une passerelle piétons/cyclistes qui relie le quartier d’Empalot à l’île du Ramier.
Entre insécurité et craintes
Malgré l’enthousiasme de certains, la question de l’insécurité reste omniprésente. “Ça a changé” confie un résident qui habite le quartier depuis 20 ans. “Les jeunes mettent le bazar partout et salissent le quartier”. Empalot est réputé pour être un quartier de deal et de fusillade. « De temps en temps, je vois la police patrouiller, et ça se calme un peu, mais les violences ne s’arrêtent pas réellement » ajoute-t-il.
Même si une partie des nouvelles habitations sera dédiée aux logements sociaux, certains craignent une hausse des loyers qui pourrait pousser les habitants les plus modestes à partir. “Ces changements vont contraindre certains habitants à partir et attirer de nouvelles personnes, avec des profils différents”, estime un habitant. Ces transformations pourraient faire perdre à Empalot son caractère populaire et en faire un quartier plus prisé.
CABANIÉ Léa