Le street art à Toulouse, entre créativité et règlementation

Fresque collaborative de la Truskool sur la porte d’Arnaud Bernard

Faire du street art à Toulouse nécessite des autorisations, celles-ci sont octroyées par différents acteurs. Notamment les propriétaires directs des murs, la Mairie, et les Bâtiments de France.

A Toulouse, une multitude d’œuvres d’art murales, aux couleurs vives et contrastées, s’invitent sur les murs de brique rose. Au détour des rues, et dans chaque petit recoin, des peintures s’exhibent comme, en particulier, dans La Rue Gramat, ou Tersud, et même le jardin d’Embarthe. L’expression de l’art de rue se fait de multiples façons dans la ville rose.

Un art libre mais très régulé.

Être street artiste à Toulouse, nécessite des conditions spéciales. Il faut au préalable obtenir l’autorisation des propriétaires des façades sur lesquelles seront peintes les œuvres. En effet, et comme le souligne Boris Secretin, fondateur de l’association « Illegal painting », « les autorisations vont concerner uniquement celui qui peint et le propriétaire du mur ». Ainsi, et dans la majorité des cas, il s’agit de particuliers avec lesquels les artistes devront traiter et s’entendre. Mais il peut arriver que la Mairie aussi décide de mettre en place des fresques sur les murs de la ville, comme ce fut le cas avec le projet Rose Béton. En effet, lors de ce Festival qui s’est déroulé à trois reprises entre 2016 et 2020, la ville de Toulouse a fait appel aux associations et aux collectifs d’associations de street art pour concrétiser ce projet.

Rue Gramat, quartier Arnaud-Bernard

Une démarche qui prend du temps.

Certaines demandes d’autorisation peuvent prendre plus de temps car, dans certains cas, d’autres intervenants que les propriétaires des murs participent à la décision. En effet, et comme le rapporte Maye, street artiste de renom à Toulouse, réputé pour ses œuvres murales notamment situées dans le quartier Saint-Agne et réalisées avec Mondé, « Selon l’emplacement du mur, il faudra faire appel aux Bâtiments de France. Et par exemple à Montpellier, pour peindre dans l’Écusson, qui est le centre historique, il faudra une autorisation de la mairie ou du propriétaire mais surtout des Bâtiments de France qui décideront en fonction des couleurs et même de la qualité de la peinture ». Cette étape, incontournable, peut donc prendre beaucoup de temps « à moins que la mairie fasse la demande directement parce qu’elle a les validations beaucoup plus rapidement ».  Et à cela, se rajoute le temps de réalisation de la peinture qui, selon le projet et comme le rapporte Maye, peut varier de quelques jours à plusieurs mois voire une année.

Ilan Grisolia

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