Face à l’urgence climatique, de plus en plus de métiers adoptent des modes de travail à faibles émissions notamment dans l’agglomération de Toulouse. Si certains le font par conviction, d’autres y sont contraints. Entre nécessité et engagement, le “faibles émissions” s’impose dans divers métiers, transformant les pratiques de travail en milieu urbain et rural.
Quand les contraintes dictent nos émissions
Pour certains, comme Karim, livreur Deliveroo, et Mehdi, livreur Uber Eats dans la banlieue toulousaine, le zéro émission n’est pas un choix idéologique, mais une solution imposée par leur situation financière. Faute de moyens pour s’offrir un scooter ou une voiture, ils sillonnent les rues à vélo. « C’est pas moi qui ai choisi, j’ai pas le choix », explique Karim. Son vélo, acheté d’occasion, est son unique outil de travail. Les longues distances, les intempéries et les livraisons tardives rendent la tâche difficile, « C’est parfois frustrant, surtout quand je vois mes collègues en scooter livrer plus vite et faire plus de livraisons ». Mehdi, de son côté, met en avant un avantage inattendu, « D’un côté, ça garde en forme, et je fais des économies sur l’essence et l’entretien que j’aurais à faire sur un scooter ». Le zéro émission, dans leur cas, est moins une démarche écologique qu’une adaptation aux contraintes économiques. Malgré cela, ces deux livreurs contribuent, involontairement mais significativement, à réduire les émissions dans le secteur de la livraison urbaine ici à Toulouse.
Quand l’écologie devient un moteur de choix
Pour d’autres comme André, apiculteur, le « faibles émissions » est une véritable philosophie de vie. Plutôt que d’utiliser une camionnette pour livrer ses pots de miel dans un magasin local à Colomiers, il a adapté son vélo, « J’ai fabriqué une remorque où je place mes pots. C’est simple, efficace et complètement écologique ». Pour André, cette démarche va bien au-delà de la réduction de son empreinte carbone, «Les abeilles souffrent déjà suffisamment des pesticides et de la pollution atmosphérique, alors je ne vais pas participer à tout ça ». Au-delà de ses convictions environnementales, André y trouve également un bénéfice personnel, « Faire mes livraisons à vélo est aussi bon pour ma santé. C’est une manière de joindre l’utile à l’agréable ».
Deux approches, un impact commun
Que ce soit par contrainte ou par choix, ces professionnels participent tous au même objectif, qui est de réduire l’impact environnemental de leurs activités. Cette transition vers la réduction d’émissions, qu’elle soit subie ou voulue, incarne une transformation des mentalités et des pratiques dans le monde professionnel. Si elle demande des sacrifices pour certains, elle représente une voie prometteuse vers un avenir plus durable pour tous.
Mathis Constans