Depuis 1960, le street art, mouvement artistique d’œuvres picturales ou non réalisées dans les espaces publiques, réunit une communauté d’artistes qui promeuvent la liberté d’expression. A Toulouse, c’est dans les années 80 que des artistes comme Tilt, Soone, Fafi ou encore Miss Van commencent à teinter les murs de la ville de leurs premières couleurs.
En juin 2022, alors que Carlotta Gri se balade dans les rues de Toulouse, elle découvre les arrêts de volets têtes de bergères toulousains et tombe amoureuse de leur style singulier. « Je les ai tout de suite remarqué et je savais que c’était sur ce support qu’il fallait que je réalise mes oeuvres », raconte Carlotta avec conviction. Après Madrid, sa ville d’origine, Cuba ou encore les îles Canaries, l’artiste s’installe à Toulouse et choisit de concrétiser sa passion à travers l’art. « Je veux réaliser des œuvres qui parlent à tout le monde, qui leur donnent le sourire. Le clown me paraît être le bon personnage car il est coloré et joyeux », affirme Carlotta.
Toulouse, ville la plus active en matière de street art après Paris, est le terrain de jeu parfait pour les artistes. Entre expositions grandeur nature comme Layup ou associations, la ville développe une communauté créative à travers l’art urbain. C’est le défis de Graff’Terre, collectif réalisant des fresques participatives et collaboratives. « Nous promouvons l’inclusion et la réappropriation de quartiers par la création de fresques qui vous ressemblent » explique Paul Kolodziejski, artiste graffeur à l’initiative de ce projet associatif. L’association innove avec l’utilisation de matériaux biosourcés comme le terre ou la chaux et promeut le respect de l’environnement.
Le « loisir du cœur »
Carlotta Gri veut sensibiliser et permettre à chacun de produire son art. « Nombre de toulousains m’ont dit qu’ils avaient découvert les têtes de bergères grâce à mes petits clowns, certains m’ont même demandé s’ils pouvaient venir en peindre avec moi », explique l’artiste. Avec une exposition potentielle, Carlotta voudrait promouvoir les droits de l’Homme et la liberté d’expression et permettre à tous de se reconnaître dans les messages et émotions de ses petits clowns. L’utilisation d’Instagram comme outil de partage de ses créations lui permet de réaliser des clowns en collaboration avec ses abonnés. Ainsi, un lien direct se crée entre les passants de tous âges qui engagent la discussion face à ses petits clowns.
Deneuville Lou