Ne pas sortir ou se ruiner ?
C’est le dilemme auquel font face les étudiants en fin de semaine. Autour de la place Saint-Pierre, les étudiants viennent nombreux lors des soirées étudiantes, bénéficiant de prix attractifs et d’une ambiance conviviale. Rencontre avec ces jeunes et le gérant de La Couleur de la Culotte.Le monde de la nuit n’est pas facilement accessible aux jeunes dans leurs études. « Je suis boursier mais pas à un échelon élevé, l’argent que je reçois me sert seulement à payer mon loyer et mes cours, et c’est assez serré », confie Louis, sorti exceptionnellement ce soir « Chez Tonton ». « Là, on fête les dix-huit ans d’un ami. Je profite de la soirée, mais demain, je vais sûrement le regretter ! ». Et il n’est pas seul dans cette situation, puisque 40 % des étudiants en France sont boursiers. Les aides financières de l’État sont nombreuses pour faciliter la vie des étudiants, mais ces derniers regrettent de ne pas profiter au maximum des soirées étudiantes.
« Le prix des cartes est important »
Arrivé à Toulouse en septembre, Arlen, sorti ce vendredi soir, partage cet avis. « Personnellement, je vis avec 80 euros par mois, alors à 10/12 euros le verre, le budget descend très vite », précise-t-il. Lui n’est pas boursier, comme environ 60 % d’étudiants à Toulouse, et avec cette lacune, c’est la « chasse » au bar le moins cher. « Bien sûr, les prix influencent ma prise de décision », affirme l’étudiant. Les bars de la Place Saint-Pierre s’investissent donc pour adapter leurs cartes et organiser des événements pour soulager leurs porte-monnaies.
« Faire plaisir aux étudiants sans se gaver sur leur dos »
La place Saint-Pierre est un lieu emblématique qui comprend 5 bars, fondés il y a 40 ans. Depuis, ils essaient d’adapter leurs prix au budget des étudiants. « Ça a toujours été la philosophie des bars d’ici: faire plaisir aux étudiants sans se gaver sur leur dos », explique Quentin SFEZ, responsable de « La Couleur de la Culotte ». Avec autant d’engouement, les bars organisent des offres spéciales comme le « happy hour » de 19h à 21h, qui joue un rôle crucial concernant le prix des verres, avec une offre qui varie selon les bars: un verre acheté un offert, où bien la réduction du prix de celui-ci. « Nous avons un gros débit, donc des possibilités de négocier avec les fournisseurs sur les prix, et ainsi ne pas avoir à augmenter ceux-ci, sans pour autant perdre de l’argent. C’était plus facile avant, mais on continue de faire cet effort », précise le responsable.
RUSTEM Romane