L’on peut habiter près d’une métropole comme Toulouse et être isolé. Pour beaucoup, les centres sociaux permettent d’être partie intégrante de la société. Pour que cela puisse se poursuivre, il faut des centres avec des moyens et force est de constater que ce n’est plus tellement le cas.
Des moyens insuffisants ?
Déjà ce qu’il faut savoir c’est que les centres sociaux sont soumis à un certain nombre de normes et de limites. Ce faisant, leur champ d’action peut être amené à être restreint. Avec un budget moyen compris entre 500 000€ et 600 000€, les centres sociaux reposent leur financement sur des organismes comme la Caisse d’Allocation Familiale ou encore des structures publiques comme les mairies.
Alors évidemment une partie non négligeable (environ 50%) de ce budget part dans les salaires et les charges locatives. Ce qui reste du budget est utilisé pour la mise en place d’activités pour les bénéficiaires du centre.
Sauf que ce budget n’est pas forcément amené à augmenter dans les années à venir, rendant tout développement plus compliqué à imaginer et à appliquer. Pour Jérémy, travailleur social à Toulouse, le budget est justement l’un des problèmes majeurs rencontrés par les centres sociaux : “Beaucoup de centres sociaux ferment faute de moyens. Le modèle des centres sociaux associatifs est fortement limité par son financement, il est devenu de plus en plus difficile de mener à bien nos missions.”
Pour Jérémy et nombre de ses collègues, les centres sociaux arrivent à un point de non-retour. Les besoins sociaux des populations les plus fragilisées par les diverses crises sociales ne cessent d’augmenter à l’inverse des financements publics rendant le maintien des missions difficile. Beaucoup de centres sociaux doivent alors faire face à un choix : continuer leur mission ou tenter de “sauver” le centre.
La mission avant tout
De nombreux centres sociaux décident de poursuivre leurs missions auprès des habitants au risque de voir leur budget fondre à vitesse grand V faute d’investissements publics à la hauteur des difficultés rencontrées par la population. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir passer dans la presse locale des articles annonçant la fermeture du centre du village ou du quartier.
La fermeture d’un centre social n’est évidemment jamais une bonne nouvelle puisqu’au-delà du licenciement de l’équipe qui y travaille, c’est surtout la population qui est impactée. Avec la fermeture d’un centre, une population qui était isolée le devient encore plus, alimentant ainsi la fracture sociale entre cette population et le reste de la ville, du département voire même du pays.
D’autres centres optent pour une autre solution qui comme celle du maintien de la mission présente des avantages comme de très gros inconvénients. En effectuant un “service minimum”, à savoir limiter le nombre de missions et de périodes d’accueil, ces centres sociaux permettent non seulement à leurs employés de conserver leur emploi mais également d’offrir aux plus démunis de l’aide. Sauf qu’évidemment, en faisant ce choix, une partie de la population qui se sociabilisait, se cultivait par l’intermédiaire du centre se voit de nouveau isolée, mise de côté.
Aucune de ces solutions n’est idoine, parfaite. L’une comme l’autre tente de solutionner les manques de moyens sans toutefois y parvenir.
Les travailleurs sociaux tentent d’alerter les autorités sur leur situation et plus globalement sur l’état du travail social en 2024. Toujours est-il qu’à Toulouse comme ailleurs, des centres sociaux (principalement associatifs) sont menacés de fermeture, faute de moyens. Augmentant un peu plus la fracture sociale.