Palworld, c’est LE jeu vidéo du moment. Développé par le studio japonais « Pocketpair », s’il connaît aujourd’hui un si grand succès, alors qu’il n’est encore sorti qu’en version « bêta », c’est notamment pour ses ressemblances avec l’une des licences phares de Nintendo : Pokémon.
Dans Palworld, on contrôle un personnage qui peut combattre et capturer des créatures, majoritairement semblables à des animaux. Une fois attrapés, ces « Pals » peuvent ensuite être utilisés pour combattre, manger ou encore construire une base. Dès son annonce et les premières images du jeu publiées il y a plus d’un an, le jeu a rapidement été qualifié de « Pokémon avec des armes » par une partie des internautes.
Un plagiat flagrant ?
Takuro Mizobe, le PDG de Pocketpair Inc., a déclaré ne pas craindre de poursuites judiciaires de la part de Nintendo. Selon lui, leur jeu ne porte pas atteinte aux droits d’auteur de Pokémon. Ils affirment que Palworld a passé avec succès tous les contrôles juridiques nécessaires et ne viole aucunement le droit d’auteur de Pokémon.
Pourtant, on sait que les développeurs restent encore très prudents, puisqu’ils ont récemment supprimé du jeu un « mod » communautaire, une modification du jeu mise en place par des joueurs. La raison de cette suppression ? Des fans avaient tout simplement recopié le code des monstres de Nintendo afin de remplacer les Pals dans le jeu par des Pokémon.
Qu’en dit le droit ?
Pour Valentin Le Duigou, détenteur d’un master de droit privé, ce genre d’affaire est monnaie courante. « La propriété intellectuelle, et notamment la question de plagiat ou de clonage comporte plusieurs zones grises en termes juridiques. C’est-à-dire que la limite entre imitation et simple inspiration n’est pas définie de façon concrète. Dans ce genre d’affaires, c’est souvent au juge en charge du dossier de définir, selon les preuves propres à l’affaire, s’il y a plagiat, ou non. » explique-t-il.
Pour l’heure, si des rumeurs circulent, aucune plainte n’a encore été déposée par Nintendo. Pourtant, l’entreprise japonaise a déjà annoncé vouloir poursuivre son concurrent, notamment sur la question des copyrights. En cas de poursuites judiciaires, et si Pocketpair était reconnu coupable, la sanction pourrait aller d’une simple amende à la fermeture définitive du jeu.
Si les lois sur l’UGC (User Generated Content) ont des bases similaires à l’international, leurs applications peuvent varier selon les différentes justices. La sanction et son application dépendront aussi du pays dans lequel Nintendo voudrait poursuivre Pocketpair, en sachant que les deux entreprises sont japonaises.
Et les joueurs dans tout ça ?
Pour Axel, vendeur chez Micromania et grand fan de Pokémon, Palworld est « ce qui aurait pu arriver de mieux à la licence ». Il s’explique : « Cela fait déjà plusieurs années que les jeux Pokémon profitent de leur succès historique, mais n’évoluent que très peu. Si Palworld devient un concurrent sérieux, Nintendo sera bien obligé de mettre les bouchées doubles sur le prochain Pokémon s’ils ne veulent pas voir leurs joueurs disparaître. Au final, ce sont les consommateurs qui sont les grands gagnants » .
Raphael, 24 ans, a pu tester le jeu depuis trois jours. Pour lui, si Palworld peut sembler proche de Pokémon dans son univers, le gameplay lui, est totalement différent. « Quand on parle de Pokémon, on pense surtout à un jeu solo, avec une histoire et une aventure qui ont une fin. Dans Palworld, on créée son propre monde et on libre d’y faire ce que l’on veut, même d’y jouer avec des amis. C’est vrai que j’ai vu beaucoup de comparaisons avec Pokémon avant la sortie du jeu, mais on en voit très peu depuis qu’il a été mis en ligne. ».
En tout cas, si l’affaire ne semble que commencer, Palworld reste bien, pour l’instant, le grand gagnant de cette affaire puisque le jeu fait couler beaucoup d’encre, mais est aussi énormément apprécié du public. Depuis le jour de sa sortie, la bêta du jeu a fait son entrée dans le top 10 des jeux les plus regardés sur la plateforme de streaming Twitch. Un engouement impressionnant, qui devrait encore s’accentuer lorsque la version « finale » du jeu sera mis en vente par Pocketpair.