PASS en France : Lutte acharnée, pression intense et exil étudiant

Face au rythme soutenu de la première année de médecine, nombreux sont les étudiants qui étudient la nuit. ©Marie Aébi
Entre compétition féroce, charge mentale écrasante et risques de dépression grandissants, la première année de médecine en France s'avère être un véritable parcours du combattant pour de nombreux étudiants.

Le concours d’entrée en médecine – ou PASS – est réputé pour être l’un des plus difficiles en France. La compétition est rude, avec un nombre limité de places disponibles pour les étudiants ambitieux. Aurore, étudiante en PASS, partage son expérience : « On est seulement en janvier et j’ai déjà pris 10 kilos. Je mange n’importe comment parce que je n’ai pas le temps. J’ai trop de travail et trop peur de ne pas réussir.« 

Les témoignages abondent, décrivant une pression mentale écrasante, menant certains étudiants à des situations de détresse psychologique. Les chiffres révèlent une augmentation préoccupante des cas de dépression parmi les étudiants en première année de médecine. Près de 70 % des étudiants se disent en situation de mal-être quant à leur santé mentale, d’après une enquête menée par l’institut CSA. Face à l’importance de ce chiffre, nous avons contacté la faculté de Paul Sabatier afin de connaître les mesures d’accompagnement envers les étudiants. Ces derniers n’ont pas donné suite à nos sollicitations.

Exil étudiant vers l’étranger

Face à la concurrence et aux places limitées en France, certains étudiants envisagent de faire leurs études à l’étranger. Des écoles en Espagne, au Portugal et en Roumanie, offrent des opportunités de se spécialiser en kinésithérapie, dentisterie, vétérinaire, etc.

Jade, étudiante en médecine vétérinaire, explique sa décision : « Pour l’instant, je suis à l’Université Paul Sabatier. Je fais des études de vétérinaire à Toulouse, mais sur toute la France, il n’y a qu’une soixantaine de places. J’ai beau avoir confiance en moi, je ne pense pas être prise. » Les chiffres officiels montrent une pénurie de places dans certaines filières, incitant de plus en plus d’étudiants à chercher des alternatives à l’étranger.

Selon les statistiques du ministère de l’Éducation, le nombre de candidats dépassant le nombre de places disponibles dans les filières médicales atteint 3 pour 1, soulignant la nécessité d’explorer des options internationales.

Le coût élevé de l’exil étudiant 

L’exil étudiant vers l’étranger n’est pas sans obstacles financiers. Les frais de scolarité dans ces écoles étrangères peuvent être élevés, créant une nouvelle pression sur les familles des étudiants.

Le père de Jade exprime sa préoccupation : « Je suis un peu dégoûté de devoir faire un crédit à la banque, mais c’est la seule possibilité pour réaliser le rêve de ma fille. » Il plaisante en ajoutant que c’est aussi une opportunité pour lui de soigner ses animaux gratuitement à l’avenir.

Ces sacrifices financiers soulignent les défis auxquels sont confrontés les étudiants et leurs familles pour poursuivre des études de médecine à l’étranger.

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