Le cinéma français, ce monument culturel, autrefois adulé, semble se retrouver face à un public qui a plus d’yeux pour son téléphone ou son ordinateur que pour l’écran de la salle obscure. Est-ce un adieu définitif ou simplement une pause avant un retour en force?
Adieu aux bobines: vers une révolution cinématographique ?
Les chiffres ne mentent pas. Avant le Covid, déjà, seulement 24% des spectateurs de cinéma en France avaient entre 15 et 24 ans, selon le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée). Un chiffre qui fait pâle figure face à l’assaut des plateformes de streaming, où la facilité de binge-watching (une pratique consistant à regarder de nombreux épisodes de séries télévisées à la suite) a conquis les jeunes générations.
C’est peut-être que les jeunes d’aujourd’hui ne connaissent plus l’excitation de regarder un film sur grand écran, préférant squatter le canapé, seul ou à plusieurs pour des sessions Netflix à rallonge. Ou peut-être que le cinéma français peine à rivaliser avec les productions hollywoodiennes qui inondent nos écrans.
Netflix, le nouveau favori ?
Qui a besoin de faire la queue au cinéma quand on peut binger une série entière en une nuit, allongé confortablement dans son lit? Netflix, Amazon Prime, Disney+ – ces plateformes ont réussi à rendre le cinéma aussi vintage qu’un vieux vinyle. La vraie question est de savoir si le cinéma français peut s’adapter à ce nouveau mode de consommation.
Les jeunes ne semblent pas vouloir sacrifier le confort du home sweet home pour une sortie cinéma. Le cinéma français a-t-il perdu sa magie, ou les jeunes ont-ils simplement changé leurs habitudes?
Rien n’est encore joué pour le cinéma français
Mais ne planifions pas trop vite les funérailles du cinéma français. Des films comme « Barbie » ou “Babylon” ont prouvé que la magie du grand écran pouvait encore opérer sur les jeunes spectateurs. Deux blockbusters qui ont conduit les amateurs de 7e art à reprendre le chemin des salles obscures en 2023. Pour preuve : avec 181 millions d’entrées l’an passé, la fréquentation de ces dernières est en hausse de 18,9% par rapport à 2022 (selon les chiffres du CNC).
Peut-être que le cinéma français a simplement besoin de retrouver sa flamme créative, de sortir des sentiers battus et d’embrasser les goûts changeants de la génération Z.
En fin de compte, le cinéma français n’est pas mort, mais il est à un carrefour critique. Il doit évoluer avec son public, jongler avec les nouvelles habitudes de consommation et redécouvrir ce qui fait battre le cœur des jeunes cinéphiles.
Comme le disait Hitchcock : “Un bon film est quand l’ensemble des morceaux s’assemble sans que vous le remarquiez.” Peut-être que le cinéma français doit relever ce défi, faire en sorte que chaque film soit une expérience que les jeunes ne veulent pas manquer, même avec toutes les distractions modernes qui les entourent. »
Alors, amis cinéphiles, la caméra est toujours en action, mais c’est au public de décider si la salle de cinéma reste un lieu culte, idéal pour un date ou une sortie entre amis, ou si le temps est venu de lui dire adieu pour de bon.