Le salon Infosup, ouverture de Parcoursup ce mercredi 17 janvier… Les lycéens à un moment crucial de leur orientation

Près de 30 000 lycéens étaient attendus au salon Infosup Toulouse lors des deux premiers jours. (Crédit photo : F.P.)
La 38e édition du salon Infosup s'est déroulée du 11 au 13 janvier. L'occasion pour les lycéens d'en savoir plus sur leur avenir scolaire. La plateforme Parcoursup, où ils pourront remplir leurs voeux d'orientation, ouvre ce mercredi 17 janvier.

« Les jeunes sont de plus en plus concernés par leur avenir mais aussi de plus en plus angoissés. Ils ont peur de se tromper. L’angoisse de l’avenir se faisait moins ressentir il y a une dizaine d’années chez les élèves », lâche Isabelle Mazeyrac au salon Infosup, professeure principale d’une classe de terminale dans un lycée à Pamiers. « On ressent fortement le stress post-Covid. Les élèves ont eu l’impression d’avoir perdu deux ans de connaissances. On a de plus en plus de phobies scolaires. Le nombre de jeunes en grande difficulté personnelle est impressionnant », confirme Jean-Benoît Franco, psychologue de l’Education Nationale en poste au CIO (Centre d’Information et d’Orientation) de Montauban.

Des lycéens plus ou moins avancés après Infosup

Selon la professeure d’histoire-géographie, le salon Infosup « n’est pas un moment primordial pour l’orientation des élèves parce qu’il y a trop de monde et les gamins qu’on amène sont perdus. Ce qui est important, c’est de rediriger les élèves vers les portes ouvertes des écoles ». Du côté de Jean-Benoît Franco, le son de cloche est différent. D’après lui, « le salon Infosup sens primordial à condition que les établissements le prépare. On ne vient pas ici chercher son projet mais l’affiner, rencontrer des étudiants des filières pour avoir du contenu. Si on vient ici sans rien préparer, l’utilité est moindre. On voit que certains élèves nous disent ne pas être préparés et ils ne savent pas ce que veut dire DUT ». Du côté des lycéens, le salon Infosup a plus ou moins été bénéfique. « Infosup m’a aidé à affiner mes recherches en échangeant avec des personnes qui sont directement dans les écoles qui m’intéressent », lâche Aurélien. « Le salon ne m’a pas perdu mais il ne m’a pas fait avancer. Je suis un peu déçu. Il y avait beaucoup de stands (près de 300) mais ils n’étaient pas assez diversifiés pour moi », résume Mathis.

Le bac pro plus dévalorisé que la filière générale

Une rengaine revient avec insistance chez les étudiants à la sortie du lycée : « On apprend beaucoup de choses à l’école mais on n’apprend pas à savoir ce qu’on veut faire professionnellement ». « Tant que l’orientation n’est pas une matière notée, les élèves ne mettront pas l’envie et l’engouement nécessaire. Nous sommes présents dans les établissements et certains ne viennent pas nous voir. Il y a des heures d’accompagnement personnalisées à l’orientation. Certains les voient comme des heures d’études », répond Jean-Benoît Franco. Intervenant au lycée Bourdelle de Montauban, il regrette que le baccalauréat professionnel « soit encore beaucoup plus dévalorisé qu’un bac général. On a encore du mal à envoyer un élève ayant 18 de moyenne en bac pro parce que c’est réellement son projet. On lui dit : c’est dommage, tu pourrais faire un bac général ».

« Parcoursup ? On sait que c’est la plateforme qui va déterminer notre avenir »

À partir de ce mercredi 17 janvier, les élèves de terminale peuvent créer leur dossier sur la plateforme Parcoursup. Ils ont jusqu’au 14 mars pour formuler leurs vœux, jusqu’au 3 avril pour les confirmer. « Les élèves ont droit à dix vœux sur Parcoursup. Quand on a 17 ans, c’est peut-être un peu compliqué. Je leur dis que le premier vœu est celui du rêve. Le dernier vœu, c’est celui au cas où ils n’ont rien », explique Isabelle Mazeyrac.

« Parcoursup ? Ça reste flou et stressant. On nous dit qu’il y a tel pourcentage de réussite à tel endroit. Il faut donc trouver d’autres alternatives. Ce sont nos notes qui définissent ou non notre admission. Ça nous met la pression sur toute notre année scolaire. Si on foire notre premier semestre, on foire nos études », témoigne Faustine, une élève de terminale, au salon Infosup. « On sait que c’est la plateforme qui va déterminer notre avenir », ajoute Célia, une autre lycéenne en classe de terminale. L’orientation est au cœur de beaucoup de discussions chez les jeunes en ce moment.

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