En ce début d’année 2024, les rues de Toulouse ont ralenti la cadence avec la tant attendue -ou redoutée- limitation de vitesse à 30km/h, qui remplace les 50km/h habituels dans la plupart des rues de la ville. A l’exception des grands axes à l’entrée de la ville, des routes longeant le Canal du Midi et de l’avenue Jacques Chirac, les 30 km/h deviennent la norme sur 85% des routes de la ville rose.
Une nouvelle qui fait grincer des dents beaucoup d’automobilistes, et cela risque d’en faire pester certains encore longtemps. D’après la mairie de Toulouse, instigatrice du projet, l’objectif est de réduire les accidents, ou du moins leur gravité ; il faut dire qu’avec 20km/h de moins au compteur, la distance de freinage est divisée par deux, comme le risque de mortalité en cas d’accident. Pourtant, le ballet des automobilistes ne semble pas s’être mis au diapason. Sur l’avenue d’Etienne Billères, personne encore ne semble vouloir rétrograder pour respecter les limitations de vitesse. Sûrement que certains sont un peu perdus où ne font pas attention, mais pas tous. Remy, sur le point de rentrer chez lui après sa journée de travail, se montre… provocateur. “honnêtement, je roule à cinquante moi, je m’en fous ! Tant qu’ils n’ont pas posé de radar, je vais pas me traîner”, il faut croire que finir sa journée de travail plus tôt semble excuser certaines infractions. Pour sa part, Jean-Pierre, qui travaille à Toulouse depuis longtemps déjà, n’arrive pas à se mettre au nouveau rythme non plus :
“J’avais entendu parler de cette annonce, mais depuis le premier janvier j’ai complètement oublié. Avec plus de trente ans à venir ici toutes les semaines, je conduis par réflexe maintenant.” avoue-t-il, avant d’ajouter : “dans les années 90 on était passés de 60 à 50, aujourd’hui on descend à 30… Aù delà de l’habitude, ça va être compliqué techniquement, par exemple en côte je ne pense pas que ma voiture réussisse à tourner en seconde à trente km/h !” Même son de cloche pour ce motard, qui ne se voit pas rouler à 30 sur de longues avenues : “Je sais qu’à Toulouse je prends plus de risques pour les contraventions, je n’arriverai pas à me faire au changement de vitesse. Lle boulevard d’Atlanta à trente kilomètres heure, jamais je vais tenir, ça va être interminable !”
Une question de sécurité mais aussi de vie de quartier
Même si la signalisation n’est pas encore bien mise en place et dérange le trafic sur certains troncons, il est indéniable que l’objectif d’une ville plus sûre sera atteint avec une diminution de la vitesse de circulation. Cette dernière permettra également de relancer la vie dans les quartiers, comme l’indique la mairie sur son site internet : “Une circulation apaisée améliore la qualité de vie. La ville n’est plus seulement un lieu de passage pour les véhicules, mais redevient un espace où il fait bon se promener, discuter, faire des achats chez les commerçants de son quartier.” Il faut dire, le passage de voitures rapides sur des doubles voies coupe souvent les rues en deux, rendant la route difficile d’accès pour les vélos, ou à traverser pour les piétons. Paul, automobiliste mitigé sur ces nouvelles limitations, le concède : “Pour moi c’est un moyen de faire fuir les conducteurs hors des villes en rendant la ville impossible à rouler. Mais c’est peut-être une bonne chose ! Pour les vélos, je comprends que c’est intéressant. Ma femme circule beaucoup à vélo pour aller au travail, et ça va être bien plus sûr aujourd’hui. D’après la mairie, cette limitation permettra aussi de réduire les émissions de gaz à effets de serre ; peut-être que les rues seront plus respirables l’été prochain, et longer les allées du centre-ville sera plus agréable, sans oublier les bruits de moteurs qui se feront plus discrets.
Alors, cette limitation, plutôt une bonne nouvelle ? Reste à voir si les toulousains s’y font. Nous, chez 24heures, on n’est pas contre des rues plus tranquilles et moins polluées. Reste à voir si baisser le régime changera vraiment la donne… A suivre.