Molière, une école spécialisée dans la réhabilitation des élèves en phobie scolaire
Tous les ans, deux élèves sur dix sont atteints de phobie scolaire. Des aménagements sont à prévoir, en termes de scolarité mais aussi pour les parents. Un besoin auquel tente de répondre Virginie Glodieu, directrice de l’école Molière, sur la région toulousaine.
9h, les élèves discutent, passent de salle en salle. De temps en temps, le bruit de la sonnette retentit, et un jeune vient ouvrir la porte du bâtiment à son camarade. Bienvenue à l’école Molière. Située à coté de Toulouse, elle est spécialisée dans la réintégration des élèves au sein du système scolaire. Un emploi du temps spécialisé, des rendez-vous avec la directrice si nécessaire, et des petites classes. Autant de spécificités voulues par Virginie Glodieu, la directrice de l’établissement. Sa volonté ? “Je veux connaître chacun de mes élèves, pour pouvoir m’adapter à leurs situations personnelles”. Quitte à parfois faire du cas par cas.
L’école Molière accueille des élèves de la 6e à la terminale. La plupart des collégiens présents dans cette école ont déjà commencé leur scolarité de cycles 4 dans un autre endroit. Certains y passent une ou deux années et réussissent à se réintégrer dans un établissement normal, d’autres restent jusqu’à leur entrée en étude supérieure.
Des aménagements propres à chaque situation
La phobie scolaire d’un enfant entraîne forcément des sacrifices de la part de ses parents. Souvent peu enclins à laisser leur enfant seul à la maison avec ses idées noires, il n’est pas rare qu’au moins un parent bascule sur une majorité de télétravail, voire même s’arrête pour rester en permanence chez lui. Comme l’a expliqué Frédérique Aissani, une psychiatre de la Maison des Ados de Auch, « certains enfants ont des pensées suicidaires et ne peuvent donc pas rester seuls à la maison, les parents doivent alors trouver des solutions d’urgence ».
Aux cours Molière, les parents et les professeurs sont très investis vis-à-vis de l’élève. La directrice est régulièrement en contact avec les parents et les parents peuvent parfois rester dans le hall d’entrée afin de rester avec l’élève s’il ne se sent pas bien. Les classes sont réduites afin d’avoir un meilleur accompagnement pour l’élève. S’il ne veut pas aller en cours, il peut s’isoler dans une pièce le temps qu’il veut, le but étant « d’aller en cours et essayer de s’insérer dans un groupe » explique la directrice de l’école. Dans cette école, les élèves n’ont pas de devoirs et ont des cours photocopiés pour pouvoir écouter et comprendre plus facilement le professeur.