En décembre 2020, Delphine Jubillar disparaît sans laisser de traces. Son mari, Cédric, est rapidement suspecté tout comme dans l’affaire de Suzanne Viguier survenue 20 ans plus tôt. Malheureusement, les similitudes entre les deux affaires ne se limitent pas à celles concernant les accusations. On revient sur les faits.
Deux disparitions inquiétantes
Il y a de ces disparitions qui ne trouvent jamais leur résolution. Celle de Suzanne Viguier en fait partie. Professeure de danse et chorégraphe dans un cabaret transformiste de Toulouse, cette femme de 39 ans a disparu le 27 février 2000, alors qu’elle sortait d’un concours de tarot au petit matin. 23 ans plus tard, l’enquête piétine toujours et le corps de la jeune femme n’a jamais été retrouvé.
20 plus tard, Delphine Jubillar, une infirmière de 33 ans qui vivait avec son époux et leurs deux enfants dans une petite commune du Tarn a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 sans jamais plus donner signe de vie.
Deux couples fragiles
Le premier mars 2000, Jacques Viguier, 43 ans, signale la disparition de sa femme au commissariat de l’Ormeau de Toulouse. Il affirme ne plus avoir de nouvelles d’elle depuis le 26 février. Un ami du couple (qui, on l’apprendra plus tard, était aussi l’amant de la disparue), Olivier Durandet, déclare à la police avoir vu Suzanne pour la dernière fois aux alentours de 4h30 du matin, le 27 février, alors qu’ils rentraient d’un concours de tarot. Une enquête est ouverte au SRPJ de Toulouse. Au domicile du couple et de leurs trois enfants, les enquêteurs relèvent quelques traces de sang suspectes. Ils constatent également l’absence du matelas du clic-clac sur lequel dormait Suzanne, et trouvent dans le véhicule de la disparue un formulaire de demande de divorce.
Dans l’affaire Jubillar aussi, c’est Cédric, le mari de la jeune femme qui a finit par signaler sa disparition le 16 décembre 2020 soit un jour après qu’il l’ai vu pour la dernière fois. Très rapidement, l’affaire est prise au sérieux et plusieurs battues sont organisées. Une information judiciaire est ouverte pour enlèvement et séquestration et le dossier est confié à deux juges d’instruction du tribunal de Toulouse.
La jeune infirmière entretenait, toute comme Suzanne Viguier, une relation avec un autre homme que son mari. Le prétendu amant affirme en juin 2021 que la mère de famille et lui projetaient de s’installer ensemble et que la nuit de sa disparition peu avant 23 heures, elle lui avait envoyé une photo d’elle « en tenue de nuit, douchée et prête à aller se coucher ». Après plusieurs semaines d’enquête, il est apparu que le couple battait en réalité de l’aile.
Les soupçons portés vers les conjoints
Rapidement, les soupçons se portent sur son mari après les accusations de l’amant de Suzanne Viguier, Olivier Durandet, qu’elle fréquente depuis 1998. Mais après une enquête et neuf mois d’incarcération, Jacques Viguier est remis en liberté faute de preuves suffisantes. Après deux procès, dont un en appel, il est définitivement acquitté par le tribunal d’Albi le 20 mars 2010. Il était défendu lors de ce dernier par Éric Dupond-Moretti. Suzanne Viguier n’a quant à elle jamais été retrouvée. Et le mystère autour de sa disparition reste entier.
En ce qui concerne la disparition de l’infirmière tarnaise, les soupçons se sont également portés vers son conjoint assez rapidement. Après avoir présenté aux enquêteurs des explications « contradictoires » sur cette soirée, son mari, Cédric, a en effet été mis en examen en juin pour « homicide sur conjoint ». Depuis, il continue de clamer son innocence. Les avocats de ce dernier ont demandé la remise en liberté de leur client à 6 reprises, en vain. Ils s’apprêtent désormais à réitérer la demande pour la 7ème fois. Ici aussi, en dépit de moyens techniques et humains colossaux, le corps de Delphine Jubillar reste introuvable.