Salle comble, nombreux slogans et pancartes, ambiance bon enfant, le meeting de la NUPES a réuni environ 1500 personnes hier soir. Parmi les invités, les principaux représentants syndicaux et les forces politiques de gauche avec Mathilde Panot (LFI), Olivier Besancenot (NPA), Boris Vallaud (PS), Christine Arrighi (EELV), Benjamin Lucas (Génération.s) et Cécile Cukierman (PCF). Tous étaient réunis pour protester contre la réforme des retraites qu’ils jugent « injuste » et « injustifiée« . Selon eux, le fort atout de leur mobilisation, c’est l’union.
« L’union fait la force »
« Nous ne lâcherons rien !« , « Nous pouvons gagner !« , « L’union fait la force ! » sont les principaux slogans qui ont été lancés par les représentants politiques présents hier soir. Benjamin Lucas, député du mouvement Génération.s, a affirmé qu’avec ce mouvement qui se poursuit dans la rue et avec « les étudiants qui rejoignent la mobilisation, on peut faire plier ce gouvernement« . Le député NUPES fait référence aux nombreuses facs qui commencent à bloquer les lieux comme celle du Mirail ou encore celle de Rennes. « Tout le monde doit se sentir concerné par cette réforme« , lance Olivier Besancenot en ouverture de ce meeting. D’ailleurs, dans la salle du palais des congrès, on retrouve des retraités, des actifs mais aussi de nombreux jeunes syndiqués ou non, qui disent « non » à cette réforme.
Du côté des revendications, cela ne change pas. Les députés de gauche et les syndicats souhaitent simplement le retrait de cette réforme des retraites. Tout au long de la soirée, les politiques ont répété à de nombreuses reprises que « grâce à la mobilisation dans la rue et à l’union de la gauche« , le gouvernement pouvait retirer cette réforme. Mathilde Panot, cheffe de file des Insoumis a indiqué que l’exécutif faisait le choix « d’enrichir toujours plus les ultra riches au détriment des travailleurs, des ouvriers, des salariés« . Aspect aussi pointé du doigt tout au long du meeting, les femmes.
Une réforme juste pour les femmes ?
A chaque prise de parole, les invités sont clairs. « Cette réforme est une réforme patriarcale qui est faite contre les femmes« , a lancé Boris Vallaud, du Parti Socialiste. En France, actuellement, les pensions de droit direct des femmes sont inférieures de 40% à celles des hommes. Leurs salaires sont inférieurs à ceux des hommes. Il y a aussi une forte part de temps partiel et de carrières plus souvent hachées et non rémunérées dans le but de s’occuper des enfants.
Selon l’OXFAM et de nombreuses associations pour les femmes, si on allonge la durée légale de cotisation, une carrière incomplète devient plus pénalisante. Face à la précarité entre le moment du travail et de la retraite, hommes et femmes ne sont pas égaux non plus : d’après l’ANACT, en 2019, 57% des hommes entre 55 et 64 ans sont en activité, contre seulement 53% des femmes. La question du chômage des séniors qui aggrave avec le report de l’âge de départ touche donc plus les femmes.
« Les métiers féminisés sont moins pris en compte dans les critères de pénibilité alors que les femmes sont surexposées aux risques psychosociaux« , ajoute le rapport de l’OXFAM sur les retraites. Le gouvernement annonce vouloir mieux prendre en compte les critères de pénibilité, « mais les risques psychosociaux n’y seront pas intégrés, et l’évaluation de la pénibilité non plus« , ajoute le rapport.
Selon les invités du meeting, l’impact de la réforme risque donc d’aggraver des inégalités déjà existantes et d’en créer de nouvelles notamment chez les femmes et les citoyens les plus populaires. Les représentants syndicaux et politiques appellent à une forte mobilisation ce samedi 11 février partout en France.