Les vacances d’hiver dans la tourmente d’une grève des remontées de ski 

Le mouvement ne devrait pas se traduire par des grèves quotidiennes assure la CGT. crédit photo : Stanley Cheung
Après un Noel contrarié par des températures printanières, les stations se montrent confiantes pour les vacances de février qui débuteront ce samedi. Entretien avec Gianni Ragona, directeur de la station de Formiguères.

Échelonnées du 4 février au 6 mars en France, les vacances d’hiver sont la période la plus importante de l’année pour les stations de sports d’hiver. Seule ombre au tableau : les préavis « illimités » de grève déposés à partir du 31 janvier par les deux principaux syndicats de salariés des remontées mécaniques, pour protester contre le projet de réforme des retraites. 

La CGT des remontées mécaniques avait déjà déposé son propre préavis pour appeler à la grève le 19 janvier, première journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites. Toutefois, la CGT et FO ont fait savoir que les arrêts de travail se limiteraient à quelques journées ciblées pour éviter de fragiliser encore des entreprises déjà en difficulté.

Dans la plupart des stations de ski des Pyrénées, les vacanciers devraient pouvoir continuer de skier. Si les syndicats de salariés des remontées mécaniques, ont déposé un préavis de grève contre le projet de réforme des retraites et la modification de l’assurance chômage des saisonniers, l’impact sur l’activité des remontées mécaniques devrait rester faible.

Gianni Ragona, directeur de la station de Formiguères confirme: « Les saisonniers sont globalement peu impactés par la réforme des retraites. Ils pourraient même être avantagés par la situation si l’on tient compte du plancher à 1 200 € »

Il ne prévoit pas de grosses perturbations pour les vacanciers au sein de la station, ajoutant qu’il reste vigilant à maintenir un bon dialogue social. « Nous avons travaillé, et depuis longtemps, sur le sujet de la pénibilité. Nous essayons de maintenir un bon niveau de salaire. » Le meilleur exemple est selon lui le faible taux de turn-over dans le secteur, « de seulement 15 % ». « Nous essayons, au mieux, de sécuriser le parcours des saisonniers qui représente 80 % de nos salariés. »

Après une première quinzaine de janvier bien trop douce pour la saison, le froid et la neige sont arrivés presque partout, mettant du baume au cœur des exploitants.

« Il est tombé entre 70 et 100 cm de neige Formiguére, c’est incroyable, c’est l’aubaine ! On va terminer la saison sans problème jusqu’au 9 mai », se réjouit Gianni Ragona. «  Les vacances de Pâques sont plus dures à remplir mais là pas de problème, on a du monde tous les week-ends, c’est même trop, on ne sait plus où les mettre ! », plaisante-t-il. 

Il y a peu, la ministre du tourisme Olivia Grégoire a appelé « au respect des acteurs économiques de la montagne qui se battent comme des lions pour continuer à attirer des touristes et faire évoluer leurs offres » et au « respect des vacances des touristes ».

La fin de l’année 2022 avait été marquée par de fortes pluies accompagnées d’une période de douceur exceptionnelle, qui avaient lavé le manteau neigeux, contraignant les exploitants de stations à fermer plus de la moitié des pistes et à proposer d’autres activités à leurs visiteurs.

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