“23% des jeunes hommes pensent qu’il faut être violent avec une femme pour se faire respecter”, c’est l’une des phrases chocs qui ressort du dernier rapport du Haut conseil à l’Egalité paru il y a quelques jours. Laetitia a 42 ans et milite au sein du collectif depuis quelques mois. Selon elle, ce rapport est “affligeant”. “Il y a tellement de choses à dire”, indique la militante toulousaine. “On ne voit pas d’évolution, rien ne s’arrange, on a même l’impression que ça s’aggrave”, confie Laetitia qui reconnaît que oui la parole des femmes semble s’être libérée mais pour autant “dans les faits on ne voit pas de changement notable”, reconnaît la militante. Pour elle, “il y a aussi des effets négatifs à cette libération de la parole car on constate de plus en plus de raids masculinistes sur les réseaux sociaux notamment des jeunes hommes, et ça c’est assez alarmant”. Laetitia reconnaît que ce rapport et les réactions qui en découlent donnent “encore plus envie de militer et de sensibiliser”. Pour faire connaître leur combat, les militantes organisent des actions coup de poing chaque année.
“Nous n’avons pas de vrai budget pour agir”
“En ce moment, nous sommes en pleine préparation de la marche du 8 mars pour la journée internationale des droits des femmes. On est en relation avec d’autres associations et collectifs pour créer une belle journée”, explique Laetitia. Chaque année, au mois de novembre, Nous Toutes organise une grande manifestation contre les violences sexistes et sexuelles. “Dans les antennes locales, chaque collectif met en place des actions. En Haute-Garonne, notre collectif est à l’initiative de conférences ou encore de cours de self-défense.”, explique la militante. Nous Toutes a ce rôle de pédagogie auprès de l’opinion publique mais aussi de sensibilisation auprès de nos dirigeants. “Avec le gouvernement actuel, rien n’a évolué dans le bon sens. Nous n’avons pas de vrai budget alloué à notre cause pour agir correctement”, confie Laetitia qui ajoute “Nous sommes beaucoup de bénévoles mais ça ne suffit pas, il faudrait de vraies instances avec des aides publiques et de forts engagements”. Selon la militante, “les politiques ne sont pas en phase avec les problèmes des violences de genre, sexistes et sexuelles car certains d’entre eux sont accusés ou condamnés pour ces raisons-là”, indique Laetitia précisant que “cela décrédibilise le travail des féministes”.
En 2022, 147 féminicides ont été dénombrés. Un chiffre qui ne devrait pas réduire cette année.