C’est une mobilisation historique qui semble se dessiner. Le 10 janvier dernier, Elisabeth Borne a présenté son projet très controversé de réforme des retraites. Suite à cette annonce, tous les syndicats se sont unis pour protester contre ce projet de loi. En cause notamment, le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Pour marquer leur contestation, l’intersyndicale a appelé à la grève générale ce jeudi matin.
Cet appel semble avoir été entendu par la population puisque tous les secteurs du public ont appelé à faire grève, rejoints par de nombreux employés du privé. Ce mouvement de grande ampleur va probablement paralyser une grande partie du pays. Et malgré les blocages qui vont pénaliser de nombreux Français, l’opinion publique reste acquise à la cause des grévistes. Pour venir gonfler les rangs des manifestants, les organisations de jeunes aussi sont là. CGT SELA ou encore Jeunes Insoumis, les étudiants veulent montrer leur implication dans ce mouvement de contestation et comptent bien aider leurs aînés.
Les jeunes veulent prendre en main leur destin
À Toulouse, la manifestation commence dès 10 heures à François Verdier et va traverser tout le centre-ville. Mais pour les fers de lance du mouvement, la préparation commence dès aujourd’hui : banderoles, organisation précise du trajet à suivre. Pour Ismaël, coordinateur des Jeunes Insoumis de Haute-Garonne, la collaboration est de mise : “Avec nous, il y aura tous les partis membres de la NUPES« , annonce-t-il. “On est allés devant les lycées et les facs pour annoncer cet évènement et mobiliser le plus de monde possible”. Pour eux, ils en sont convaincus, une mobilisation massive de la jeunesse peut faire basculer les choses et faire reculer le gouvernement.
Mais faire grève en étant étudiant, ce n’est pas aussi simple que cela. Pas possible de prendre des RTT ou même de congé sans solde. Simon est militant et dirigeant de la CGT SELA à Toulouse. Avec ses collègues syndiqués, ils ont dû s’arranger avec les établissements pour libérer les élèves : “Au niveau des facs, c’est plus simple, on s’est juste organisé pour obtenir la banalisation des cours de la part de certains établissements” décrit-t-il. Une situation favorable pour garnir les rangs des manifestants. Mais tous les étudiants ne sont pas logés à la même enseigne : “Pour les apprentis par contre, c’est plus compliqué. Même s’ils ont le droit à la grève, ceux qui l’exercent sont mal vus par les recruteurs à la fin de leur cursus” nuance Simon. Des conditions handicapantes donc, mais qui ne devraient cependant pas empêcher une forte mobilisation de la jeunesse toulousaine.
Une autre rendez-vous organisée par la jeunesse
La manifestation de retraite n’est que le premier évènement de contestation contre la réforme des retraites. Dès samedi, les différentes organisations de jeunesse de France ont déjà annoncé une marche pour manifester contre le projet de loi à Paris : « On a déjà annoncé sur nos réseaux sociaux et sur nos opérations de communication pour la marche du 21 janvier » explique Ismaël. « On est extrêmement motivés car on est tous concernés par cette réforme. On veut montrer qu’on ne lâchera rien« . Pour l’heure, les têtes sont toutes tournées vers la grande manifestation de demain. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déjà annoncé la mobilisation de 10 000 policiers et gendarmes pour encadrer le mouvement.
10 000 policiers et gendarmes seront mobilisés demain dont 3 500 à Paris afin de permettre à ceux qui veulent manifester de le faire dans les meilleures conditions possibles. pic.twitter.com/L3gwqIBycX
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 18, 2023