« Trois fois plus de protéines dans les insectes que dans la viande », c’est ce que promet l’entreprise Micronutris. Dans l’usine, un bac peut contenir 40000 grillons soit l’équivalent protéique de 1000 portions de viande. Se pose maintenant la question des consommateurs. Les Français sont-ils prêts à manger des insectes ? Paul, 27 ans, a réduit sa consommation de viande depuis quelques années et se demande s’il se laisserait tenter par la nourriture à base d’insectes. « Je suis conscient des enjeux climatiques et je sais que l’élevage pose beaucoup de problèmes en termes d’écologie et de bien-être animal », indique le jeune Gersois. Pour lui, manger occasionnellement des insectes pourrait être une possibilité même s’il admet ne pas s’imaginer en déguster à tous les repas.
Faible impact environnemental et bien-être animal
« Un élevage d’insectes va rejeter 100 fois moins de gaz à effet de serre qu’un élevage de viande classique » affirme le fondateur de Micronutris, Cédric Auriol. L’entrepreneur ajoute que la production de ces insectes nécessite 50 fois moins d’eau qu’un élevage de viande. L’élevage se fait en vertical avec plusieurs niveaux pour la production des ténébrions, ici sur dix niveaux. « Cela permet d’avoir un faible encombrement au sol », soulève Cédric Auriol. Il ajoute que « les larves aiment être élevées avec une forte densité ce qui permet de combiner les logiques de bien-être animal et de production de nutriments ».
En apéritif ou en plat principal
Pour les ténébrions, la maturité arrive au bout de 10 semaines et seulement six pour les grillons. Ils sont ensuite ébouillantés puis déshydratés avant d’être transformés. Les insectes peuvent être vendus tels quels avec quelques arômes ajoutés pour être dégustés en apéritif. Il est possible aussi de les broyer pour en faire un ingrédient à part entière. Cette poudre peut ensuite servir à fabriquer des pâtes par exemple. « Avec ces pâtes qui seront riches en protéines, pas besoin de les accompagner de viande ou poisson pour avoir un plat équilibré », explique le fondateur de Micronutris. L’entreprise a aussi lancé des chocolats à base d’insectes et des barres énergétiques très riches en protéines et en minéraux qui peuvent être mangées par les sportifs.
L’objectif de cette filière grandissante est donc de proposer des produits gourmands et riches en protéines. Selon Cédric Auriol, il y a déjà plus de deux milliards de consommateurs dans le monde qui consomment des insectes. Il espère maintenant convaincre les Occidentaux.