Gratuité des préservatifs pour les jeunes, vraie révolution ?

Les moins de 26 ans peuvent désormais se procurer des préservatifs gratuitement dans les pharmacies. Pixabey, Bru-nO
Depuis le 1er janvier, tous les moins de 26 ans pourront se procurer des préservatifs gratuitement en pharmacie. Une mesure décidée après des alertes d’associations et des demandes de personnalités publiques. Détails.

Un chiffre interpelle le gouvernement et les associations : selon Santé publique France, 15% des personnes ayant découvert leur séropositivité en 2021 étaient âgées de moins de 25 ans. C’est pourquoi le président de la République, interpellé par des associations et des personnalités, a décidé de mettre en place cette gratuité en pharmacie. Sont concernés les jeunes femmes et les jeunes hommes. Dans la limite d’une boîte par jour et sans débourser un centime, les moins de 26 ans pourront obtenir gratuitement ce moyen de contraception directement en pharmacie. Après l’annonce pour les majeurs, Emmanuel Macron a rapidement été interpellé sur les réseaux sociaux notamment par Christophe Dechavane, très engagé sur ces questions, sur l’élargissement de la mesure aux mineurs. Il n’y a pas d’âge minimal de fixé, ils devront simplement donner leur date de naissance au pharmacien, qui en jugera.

Une mesure mixte et sans ordonnance

Des préservatifs masculins sont déjà remboursés par la Sécurité sociale, sans limite d’âge, mais sur prescription obligatoire d’un professionnel de santé : médecin ou d’une sage-femme. Deux modèles de préservatifs sont concernés : « Eden » depuis décembre 2018, auquel est venu s’ajouter « Sortez couverts ! » en mars 2019.

L’Assurance maladie prend en charge à 100 % le coût de cette nouvelle mesure. Les boîtes de 6,12 et 24 protections de ces marques seront vendues uniquement dans les pharmacies. À noter qu’à partir du 1er janvier 2023, de nouveaux fabricants pourront, eux aussi, devenir éligible à cette gratuité. 

Ce qui change concrètement avec cette nouvelle mesure, c’est que l’ordonnance n’est plus obligatoire pour se procurer des préservatifs. C’est ce qu’a annoncé le ministre de la Santé, François Braun, qui annonce « un vrai changement ». Selon les données de l’Assurance maladie, plus de 500 000 boîtes ont été remboursées en 2021. Pour Samuel, toulousain de 17 ans, « cette mesure est très bien car lorsqu’on est adolescents ou jeunes adultes, l’achat de préservatifs représente un coût important ». Il ajoute que selon lui, cela pourrait permettre de réduire les maladies sexuellement transmissibles.

Une avancée pour les professionnels de santé

L’optimisme de ce jeune toulousain est partagé par cette pharmacienne de Blagnac. Selon elle, « grâce à ce dispositif, les jeunes vont pouvoir venir récupérer auprès de nous, professionnels, ce moyen de contraception ». Elle insiste sur le fait que pour l’instant elle a eu peu de jeunes qui sont venus récupérer des préservatifs. Pour autant, « ils pourront venir et seront accueillis de façon anonymisée et respectueuse et pourront poser toutes les questions qu’ils ont sur la sexualité notamment », indique la pharmacienne. La Blagnacaise raconte qu’un jeune homme de 16 ans est venu il y a quelques jours et qu’il était gêné de demander les préservatifs. La pharmacienne l’a alors rassuré en lui expliquant que c’était normal et alors le jeune s’est senti plus à l’aise.

Tout récemment développé, ce dispositif reste encore méconnu : seuls 21% des mineurs et 29% des 18-24 ans en ont entendu parler selon différents sondages.

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