Près de 1400 scientifiques s’inquiètent de l’absence des sujets climatiques et environnementaux dans les débats de la campagne présidentielle. Ils demandent aux candidats et aux médias, dans une tribune publiée ce mardi sur France Info, de s’emparer de la question de l’écologie.
Ils sont climatologues, géographes, sociologues ou océanographes. Dans une tribune publiée sur le site de Franceinfo, ils s’inquiètent de l’«absence de débat démocratique». « Nous constatons avec inquiétude l’absence de débat démocratique dans la campagne présidentielle sur les graves bouleversements en cours et à venir, qu’ils concernent le climat, l’océan, la biodiversité ou les pollutions », expliquent ces 1 398 chercheurs dans différentes disciplines.
« Les défis qui nous attendent incluent la diminution des émissions de gaz à effet de serre et la préservation du vivant. Mais ils portent aussi sur la nature et le rythme de l’adaptation, la juste répartition des risques et des efforts, la solidarité entre générations ou entre territoires », soulignent encore ces chercheurs, dont les climatologues Valérie Masson-Delmotte et Christophe Cassou, tous deux membres du groupe d’experts de l’ONU sur le climat (GIEC), la géographe Magali Reghezza-Zitt, membre du Haut Conseil pour le Climat (HCC) ou encore le président du Conseil scientifique du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) Luc Abbadie.
Tribune de scientifiques appelant les candidats à la présidentielle à « sortir de l’inaction climatique » : Ce « ne sont pas que des questions d’écologie. Ce sont des questions qui touchent à l’ensemble des enjeux démocratiques », explique une signataire Magali Reghezza-Zitt. pic.twitter.com/nnvwi5RGJR
— franceinfo (@franceinfo) February 1, 2022
« Pouvoir délibérer sereinement sur les alternatives »
Ces défis concernent de multiples secteurs économiques et de la vie des Français, poursuivent-ils. « Encore faut-il que les citoyens puissent décider en leur âme et conscience. Pour cela, les candidats et candidates à l’élection présidentielle doivent pouvoir s’exprimer, et donc être interrogés sur ces questions de fond », soulignent encore ces chercheurs.
« Alors que se multiplient les discours de l’inaction, il est plus que jamais essentiel de pouvoir délibérer sereinement sur les alternatives, les opportunités et les contraintes des différentes options envisagées ». « Les électeurs et électrices ont besoin de connaître les propositions des candidats et des candidates à l’élection présidentielle et leurs conditions de mise en œuvre », insistent-ils, sans réduire le débat « à un affrontement entre partisans du nucléaire et défenseurs des énergies renouvelables ».