L’association ‘Les Outsiders’ lutte contre le harcèlement depuis bientôt 5 ans à Toulouse. Répartis sous différents pôles, les 30 bénévoles de l’organisme aident les personnes victimes de harcèlement qui les contactent. Détails.
Le harcèlement, par définition, se caractérise par une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Le suicide de la youtubeuse MavaChou qui a eu lieu le 22 décembre dernier suite au harcèlement qu’elle subissait sur les réseaux a remis sur la table la question de la lutte contre ces violences. Sans intervention, les conséquences physiques et psychologiques peuvent être plus ou moins graves : isolement, conduite à risque, perte sommeil et d’appétit, difficulté à l’école ou sur son lieu de travail, saute d’humeur, la dépression ou pire, le suicide.
« La majorité des personnes victimes de harcèlement qui nous sollicitent sont des adolescents de 13 et 14 ans », confie Tiphaine, Présidente de l’association ‘Les Outsiders’. Les aides proposées par l’association sont multiples. « On organise des activités collectives comme de l’équithérapie, des cours de self-défense ou des groupes de paroles. L’idée est d’amener les jeunes à prendre confiance en eux et de respecter ses propres valeurs » explique la présidente de l’association de vingt-trois ans. À ces activités s’ajoutent des sensibilisations axées sur l’empathie, le vivre-ensemble, le respect de l’autre ou encore la lutte contre les discriminations.
Pour renforcer l’accompagnement des jeunes, un pôle « tuteur », composé de 10 bénévoles âgés de 18 à 25 ans peut être sollicité. Ces derniers ont été formés par l’association à la lutte contre le harcèlement scolaire. Chaque bénévole de ce pôle est en charge d’un jeune. « Le tutorat offre un espace de parole sans jugement où l’enfant peut s’exprimer librement. L’aide s’articule sur différentes médiations comme celles artistiques, manuelles ou sportives et doit permettre au jeune de mettre un mot sur ce qu’il ressent », affirme Tiphaine.
Les parents des jeunes disposent aussi de plusieurs aides. Ils peuvent participer à des groupes de paroles, échanger avec le juriste de l’association qui peut répondre à leurs questions et les conseiller. De même, l’association est partenaire avec la maison des droits des enfants et des jeunes qui peut prendre le relais sur l’aspect juridique. Enfin, trois psychologues et une sophrologue peuvent entrer en contact avec les familles qui le souhaitent et proposer des tarifs préférentiels.
Prévenir plutôt que guérir
Selon les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Éducation Nationale, le harcèlement scolaire toucherait près d’un élève sur dix. Cela correspond environ à 700 000 jeunes. Pour lutter contre ce fléau et plus précisément contre le harcèlement scolaire, l’association ‘Les Outsiders’ a deux champs d’action : l’information et la prévention. « On intervient dans les écoles, auprès des parents d’élèves, des animateurs ou des élèves. Nos bénévoles vont alors expliquer le phénomène du harcèlement et comment l’éviter ou limiter les flux de violences et mettre en lumière les réflexes à avoir pour s’en protéger », explique Tiphaine.
Le cyberharcèlement est un type de harcèlement de plus en plus répandu. « C’est la facilité par excellence : frapper quelqu’un demande plus de courage que d’insulter quelqu’un en anonyme sur les réseaux. Ce harcèlement via Internet est difficilement sanctionnable. Pour s’en protéger, je recommande toujours de télécharger l’application « Bodyguard » qui permet de supprimer les contenus haineux de nos réseaux », confie la présidente de l’association.
L’année dernière, l’association ‘Les Outsiders’ a réalisé quatorze accompagnements et trente interventions au total. Les objectifs pour cette année 2022 sont clairs selon Tiphaine : « On souhaite recruter encore plus bénévoles et afin de pouvoir aider le maximum de gens possible ».