L’ancien joueur des Spacer’s de Toulouse, Antoine Brizard, a été élu meilleur joueur du monde de volley de l’année 2021. L’ancien entraîneur adjoint du club à l’époque et actuel coach de l’équipe première, Stéphane Sapinart, revient pour le 24 heures sur l’évolution de son ex-passeur.
- Est-ce que vous vous attendiez à ce qu’Antoine Brizard remporte ce titre de meilleur joueur du monde de l’année ?
Dire que je m’y attendais, ce serait mentir. C’est une bonne surprise, car il y a tellement de bons joueurs à travers le monde. Le titre aux Jeux olympiques est tellement incroyable. Antoine a eu un énorme rôle dans la conquête de la médaille d’or. Je suis vraiment hyper content pour lui, c’est mérité.
- Selon vous, qu’est-ce qui a joué en sa faveur pour qu’il obtienne cette distinction ?
Je pense qu’il a eu un rôle vraiment déterminant pendant les Jeux olympiques, même s’il a dû faire face à une énorme concurrence sur le poste de passeur en équipe de France, avec Benjamin Tonuitti. Je pense que sa présence a tiré Antoine vers le haut. Pour qu’il ait du temps de jeu et qu’il soit crédible alors que Tonuitti était excellent, il a dû, lui aussi, se montrer excellentissime. La concurrence au sein du groupe a été saine et, je pense, assez bien vécue par les deux, même si ce n’est jamais simple de se retrouver sur le banc. Ça l’a sûrement aidé à être meilleur et à faire les JO qu’il a faits. Pendant la compétition, il y a eu des entrées d’Antoine qui ont été décisives et qui ont fait tourner des matchs.
- Vous qui le connaissez bien, pensez-vous que c’est un joueur à la recherche de ce type de récompense individuelle ?
Avant tout, c’est quelqu’un de très collectif qui ne souhaite pas attirer la couverture à lui. Antoine est un gars très humble qui ne veut pas forcément qu’on parle de lui tout le temps. C’est un mec qui partage beaucoup. À mon avis, il est heureux de faire partie de cette génération de champions olympiques. Je pense que cette distinction lui fait quand même très plaisir. Cela doit être une grande fierté, mais ce n’est pas sa motivation première. En revanche, sa volonté cette année était de gagner les JO, oui, ça c’est sûr. D’être le meilleur joueur du monde, c’est le petit cadeau bonus.
- À l’époque où il jouait à Toulouse, est-ce que vous pensiez qu’il pourrait en arriver à ce niveau-là ?
Il était jeune encore quand il jouait à Toulouse, mais au vu du profil de passeur qu’il a, on connaissait son potentiel. C’était un gars qui a, à la fois, de la technique et un physique. Maintenant, les passeurs de haut-niveau ont de plus en plus ces caractéristiques-là. Ils sont assez costauds, capables de bien bloquer, de bien contrer, de bien servir… C’est ce que fait Antoine. Ça a toujours été un super compétiteur. Cela aurait été un peu présomptueux de l’imaginer à ce niveau-là un jour avec un titre de champion olympique en poche. Mais en tout cas, il en présentait déjà les qualités à l’époque. Je ne suis pas surpris par l’évolution de sa carrière et le niveau de jeu qu’il a pu développer depuis son passage à Toulouse.
- Cela doit être une sacrée fierté d’avoir eu ce type de joueur dans son club, non ?
C’est effectivement une fierté pour tout le club d’avoir ce genre de joueurs, qui sont passés par chez nous et qui ont su, ensuite, développer leurs qualités pour aller jouer dans de gros championnats. Maintenant, il joue en Italie. Il a joué en Russie et en Pologne soit, les plus gros championnats que l’on puisse trouver dans le monde. Petit à petit, il est devenu un des tops joueurs à son poste. On est très fiers et heureux pour lui. C’est, avant tout, un super mec.