Le 31 mars prochain, les braseros et autres parasols chauffants seront interdits des terrasses de l’Hexagone. Une décision qui fait débat. Certains craignent de fortes retombées économiques pour les cafés, bars et restaurants. A Toulouse, qu’en pensent les principaux intéressés ?
Les cafetiers et restaurateurs sont aux alentours d’un millier à Toulouse. Cependant, moins de 10% d’entre eux utilisent des systèmes chauffants à l’extérieur de leur établissement. Et pour les concernés, les avis ne se rejoignent pas. “Ce n’est pas normal de nous imposer cela. On a tellement de problèmes depuis 2 ans et on nous ajoute ça alors que ça ne concerne qu’une minorité. Ce n’est pas ce geste qui réglera tous les problèmes climatiques. Le chiffre d’affaires a déjà baissé de plusieurs dizaines de % avec l’arrivée de la pandémie. C’est nécessaire d’attirer des gens à l’extérieur des bars actuellement”, précise Arnaud, serveur au “Grand Café Le Florida”. Sur sa terrasse, Céline et sa fille ne se préoccupent pas de cette loi. “Honnêtement, on venait déjà avant l’apparition des parasols chauffants. Qu’ils ne soient plus là, ça ne nous importe que peu.”
Du côté “d’Orly Food”, Place Wilson, le discours est plus nuancé. “C’est une décision légitime. On enlèvera nos équipements en terrasse. Les clients s’adapteront. Il viendront se restaurer à l’intérieur si l’absence de chauffage en extérieur les dérange”, témoigne la gérante de l’établissement.
De lourdes pertes dans tous les cas
Si certains sont plus optimistes que d’autres vis-à-vis de cette future interdiction, des pertes seront constatées tout de même. L’argent investi dans ces équipements chauffants ne sera pas remboursé. Pourtant, de telles installations ont un coût non négligeable. « Équiper et installer une terrasse de dispositifs chauffants peut coûter plus de 10 000 euros.” explique Fabienne, vendeuse chez « Domo 31 ». De quoi alimenter un peu plus le débat autour de ce projet. L’impact économique sera là, mais il sera plus ou moins important selon les établissements.
Une décision aux allures de nécessité pour le climat
Plus d’un an après avoir été déposé dans la loi dite «climat et résilience», le projet d’interdiction des terrasses chauffées entrera en vigueur dans moins de trois mois. Porté par Barbara Pompili, la ministre de la transition écologique, le projet initialement prévu pour l’hiver 2022 avait été décalé au printemps. Celui-ci arrive dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
Ces simples installations sont en réalité bien nocives pour la planète. Selon une étude de l’association NegaWatt la consommation énergétique d’une terrasse dotée de braseros allumés 14 heures par jour dépasse 50 400 kWh par hiver, soit 13,7 tonnes de gaz carbonique émis dans l’atmosphère. La suppression de ces appareils, elle, réduirait d’un demi-million de tonnes, le CO2 émis dans l’atmosphère chaque année.