Mercredi après-midi, le préfet de Haute-Garonne et de la région Occitanie Etienne Guyot a pris la parole pour faire un point sur la situation actuelle et la gestion de l’épidémie dans le département. Il est notamment revenu sur la campagne de vaccination, la circulation du virus dans les établissements scolaires et la situation épidémiologique.
Le préfet a d’abord évoqué le taux d’incidence du virus en Haute-Garonne. Ce dernier est actuellement élevé, supérieur à celui de la région ou la moyenne nationale. Une situation qualifiée de « délicate » par Etienne Guyot. Descendu il y a quelques semaines à 70 contaminations pour 100 000 habitants, il a atteint au sommet de la vague près de 220 en Occitanie, et jusqu’à 270 dans le département.
Une stabilisation, voire une légère descente peuvent laisser espérer quelques perspectives pour les semaines à venir. Mais ce taux reste pour l’heure élevé. Il est revenu à environ 200 dans la région et 245 en Haute-Garonne.
Une augmentation du nombre d’hospitalisations, et une crainte des variants
Si le nombre d’hospitalisations était descendu à environ 370 par semaine, il est récemment remonté à près de 800. 150 personnes sont conduites en réanimation chaque semaine dans la région, contre environ 60 précédemment. La moitié d’entre-elles ont lieu dans le département. « Nous venons de passer en niveau 4, ce qui veut dire une déprogrammation quasi-totale des opérations les moins importantes non-liées au virus » a indiqué Pierre Ricordeau, directeur général de l’Agence Régionale de Santé (ARS).
Une baisse de l’épidémie semble arriver, mais la montée des variants laisse craindre à un retournement de situation. Pour les personnes testées positives au virus, le test PCR doit désormais être accompagné d’un test RT-PCR dans un délai de 36 heures pour détecter la présence, ou non, d’un variant. La période d’isolement pour les personnes atteintes d’un variant est rallongée, passant de 7 à 10 jours.
Une cellule territoriale d’accompagnement à l’isolement est mise en place pour les personnes qui ne peuvent rester seule. La sortie de cet isolement ne peut se faire que si un nouveau test RT-PCR est réalisé et se montre négatif. Dans la région, le nombre de dépistages est en augmentation, avec 54 000 personnes testées en une semaine.
Une importante campagne de tests dans les écoles
À quelques heures des vacances scolaires, la situation dans les établissements scolaires se veut rassurante. À ce jour, seules huit écoles et un collège sont fermés, suite à plusieurs cas de personnes positives au virus. L’objectif est double pour les collèges et les lycées : assurer à la fois la sécurité des élèves, mais également la continuité de l’enseignement. Mathieu Sieye, directeur académique des services de l’Education Nationale est notamment revenu sur la campagne de tests qui se fait actuellement dans les établissements du second degré. Cette dernière révèle un taux de contamination chez les jeunes assez bas. Plus de 3 500 tests ont déjà été effectués, et la campagne se poursuivra à la rentrée.
« Un système de vaccination qui fonctionne »
Le Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse agit en principal opérateur pour la logistique liée aux vaccins. Tous les flacons passent par lui, avant d’être répartis dans les différents centres de vaccination du département. Les trois vaccins disponibles (Pfizer, Moderna depuis vendredi 5 février, et AstraZeneca depuis lundi) sont injectés aux personnes ayant pris un rendez-vous. Ce dernier se fait sur la base de deux injections, et aucun rendez-vous n’est pris s’il n’y a pas de doses disponibles. « Un système de vaccination qui fonctionne » a indiqué le directeur général du CHU de Toulouse, Marc Penaud.
L’Occitanie est la quatrième région française en terme d’injections. La Haute-Garonne de son côté est le département occitan où la vaccination y est la plus forte, avec 46 636 injections au 10 février, dont 88% de première. Les personnes cibles, les plus de 75 ans, représentent 47% des vaccinés. Sur le territoire, les centres sont répartis de sorte à ce que chaque habitant se trouve à moins de 30 minutes d’un lieu de vaccination.
Un quatrième vaccin pour mars
Les deux premiers vaccins (Pfizer et Moderna) sont réservés aux personnes de plus de 75 ans. Fraichement arrivé, l’AstraZeneca, est quant à lui à destination des professionnels de la santé (médecins, infirmiers, pompiers, aides à domicile…). Âgés ou non de plus de 50 ans, tous peuvent recevoir les deux injections. Ce dernier n’est pas ARN messager, et ne nécessite donc pas une conservation à des températures inférieures comme les deux autres. Sa gestion se fait comme un vaccin classique.
La perspective d’un quatrième vaccin au mois de mars se fait grandissante. Le vaccin Janssen pourrait en effet débarquer dans les semaines à venir. S’il s’agit d’un ARN messager, seule une injection suffira pour que la vaccination soit effective.