Des éleveurs des Pyrénées-Atlantiques proposent de commander des morceaux d’agneau et de les récupérer directement en drive. Ce samedi, pour la première fois à Toulouse, il est possible d’aller chercher ses morceaux d’agneau de lait dans un des trois points de drive.
L’association des éleveurs proposent à ceux qui le souhaite de commander de l’agneau de lait, Label Rouge et IGP. Ils sont issus de trois races historiques de la région et répondent à un cahier des charges très strict avec notamment une tétée aux pis pour garantir la qualité de la viande. Il est possible de commander l’agneau entier qui se compose de 2 épaules (+ collier), 2 gigots et 2 carrés de côte. Les morceaux pèsent environs 1 kg chacun, ce qui représente un repas pour trois ou quatre personnes. L’agneau pèse 6 kg et coûte 90 € soit 15 € le kilo. Il est aussi possible de commander un demi-agneau pour 56 €. Les colis sont conditionnés sous vide et peuvent être conservés pendant 3 semaines au réfrigérateur et jusqu’à 18 mois au congélateur.
Les commandes pour la livraison de ce samedi sont d’ores et déjà fermées. « On ferme le mardi pour la livraison du samedi afin que l’on puisse s’organiser », explique David Carpentier membre l’association AREOVLA, association régionale des éleveurs ovins viande et lait d’Aquitaine. Mais les commandes sont dès aujourd’hui ouvertes pour la prochaine livraison à Toulouse prévue le 27 mars, juste avant les fêtes de Pâques.
Un drive né avec le confinement
L’idée a vu le jour lors du premier confinement raconte David. L’association compte 700 éleveurs dans le département des Pyrénées Atlantiques, ce qui représente plus de 40 000 agneaux à commercialiser sur la période de Pâques et plus de 200 000 agneaux sur l’année. Ces ovins suivent un cahier des charges très précis et doivent donc être abattus à un âge précis. Mais la fermeture des restaurants en mars 2020 a complètement chamboulé les éleveurs qui vendaient leurs viandes aux restaurateurs de toute la France. L’association décide donc de créer un site internet « les gens commandent sur internet« , une fois la commande passée les consommateurs n’ont plus qu’à « le mettre dans le coffre comme au drive » explique David.
Le choix est alors fait de rester local, avec des points de livraison drive dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Au total, 40 points de livraison sont répartit dans le département
Il y en a pour que tout le monde ait un point de livraison à moins de 15km de chez lui. Les gens vont pas faire 30 km pour aller chercher leur agneau.
David Carpentier
Et le résultat du printemps 2020 dépasse leurs espérances : 3 000 agneaux sont vendus en 5 week-end. Fort de leur succès dès le troisième week-end, des points de livraison sont crées à Bordeaux. L’élevage des agneaux étant saisonnier, les livraisons s’arrêtent durant l’été lorsque les brebis montent en estive. À l’automne 2020, l’association met à jour le site et propose le demi-agneau de 3,5kg. Entre novembre et décembre 1 000 agneaux sont vendus et au mois de janvier 400 autres sont livrés. Fin janvier, l’association décide d’ajouter de nouveau point de vente dans le Bassin d’Arcachon et cette semaine, pour la première fois, les éleveurs viennent livrer à Toulouse. Ce premier drive à Toulouse est un peu en deçà des espérances de l’association avec une quarantaine de colis commandés, bien en dessous de la moyenne des autres drive où les commandes se comptent en centaine.
Malgré cette petite déception, l’opération est une réussite. David confirme que la vente des colis sera poursuivie si la demande est toujours présente même après la fin de cette crise sanitaire.
Un concept engagé
L’objectif de cette vente d’agneau directement au consommateur est de redonner le goût aux habitants de manger de l’agneau de lait. « On a pas l’habitude de consommer ça en France, contrairement à l’Espagne », pourtant l’élevage d’ovin existe depuis près de 7 000 ans dans les Pyrénées et lors des fêtes de fin d’année l’agneau est une tradition en Espagne, mais « en France cela à disparu au profit de la volaille ».
Ces livraisons, faites directement par les éleveurs permet un circuit court. Elles apportent aussi de la joie pour ces éleveurs qui s’occupent toute l’année de leur troupeau et qui sont de plus en plus critiqués. Ces rencontres sont donc l’occasion de voir « que des gens ont encore une image positive » de l’élevage en France.
En plus de soutenir les agriculteurs, ce projet auquel David l’assure « il n’y a pas de marge pour l’association » aide aussi le personnel soignant des Pyrénées-Atlantiques. En effet, pour chaque colis 1 euros leur est reversé pour les soutenir. Une initiative lancée lors du premier confinement et qui est de retour cette nouvelle saison.