Les Jeux olympiques de Paris 2024 ont été une vitrine éclatante pour les athlètes français, couronnés de succès avec un nombre record de médailles. Cependant, derrière ces triomphes se cache une réalité économique plus nuancée.
Les médaillés français ont bénéficié de primes substantielles : 80 000 euros pour l’or, 40 000 euros pour l’argent et 20 000 euros pour le bronze. Ces montants, en hausse par rapport aux précédentes éditions, sont toutefois soumis à l’impôt sur le revenu, une exonération ayant été refusée par les députés en octobre 2024. Les primes sont ainsi devenues un simple soulagement temporaire face à une économie sportive de plus en plus difficile à naviguer.
Une précarité persistante
Une enquête menée par BPCE L’Observatoire avant les Jeux, révélait déjà une inquiétante réalité : 62 % des sportifs de haut niveau français se déclaraient en difficulté financière, et plus de la moitié d’entre eux, précisément 53 %, envisageaient même de mettre fin à leur carrière en raison des enjeux économiques.
Cette précarité persiste malgré l’énorme visibilité qu’apporte une médaille olympique. C’est un problème que connaissent de nombreux athlètes, notamment ceux évoluant dans des disciplines moins médiatisées, où la reconnaissance et les financements restent limités. Pour eux, décrocher une médaille n’est souvent qu’une première étape vers une carrière encore incertaine.
Sponsoring limité
Décrocher une médaille ne garantit pas une avalanche de contrats de sponsoring, en particulier dans les disciplines moins médiatisées. Plusieurs athlètes en ont fait l’expérience après Paris 2024, à l’image de Billal Bennama, médaillé d’argent en boxe anglaise. Son père, Mohammed Bennama, l’explique ainsi : « La médaille d’or permet souvent de briller et d’attirer des sponsors, mais l’argent ne suffit pas. »

Réduction des financements publics
Après les Jeux, le budget alloué au sport par l’État a été réduit, passant de 1,8 milliard d’euros en 2024 à 1,5 milliard en 2025. Cette diminution pourrait affecter les dispositifs de soutien aux athlètes, rendant plus difficile la poursuite d’une carrière sportive viable.