« Le cinéma est l’enfance de l’art » selon le réalisateur français Jean-Luc Godard. Le 7ème art est à l’origine de créations grandioses et uniques, il est devenu un incontournable de la culture contemporaine. Les plus grands réalisateurs de notre temps ont essayé de montrer au grand public l’origine, la raison de notre fascination pour les films. Des œuvres comme Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore (1998), The Artist de Michel Hazanavicius (2011) ou Babylon de Damien Chazelle (2022) lui rendent particulièrement honneur.
Quand il est question de l’émergence du cinéma, on visualise le vieux Hollywood ou les films muets français. Mais l’Occident n’est pas le seul à pouvoir porter une caméra, même si il semble être le seul à se faire remarquer. En Amérique latine, ce n’est pas les films qui manquent. Ils font parti d’un genre cinématographique particulier, qui possède ses propres techniques et inspirations.
Nouvelles réalités, nouveaux points de vues, nouvelles histoires
Dès la fin des années 60, alors que l’Amérique latine a traversé une époque d’oppression et de répression, le besoin de l’émergence d’une identité forte se fait sentir. Les grands mouvements politiques de gauche s’emparent des populations, dans une nécessité de se faire entendre et respecter par le reste du monde.
Le nouveau cinéma latino-américain 1960-1974, un livre d’Ignacio Del Valle Dávila, explore l’émergence du cinéma durant une période particulièrement marquée par des bouleversements politiques et des mouvements populaires majeurs. L’auteur rappelle avant tout que la balance entre des réalisateurs et les institutions du cinéma sont le ciment du cinéma latino à travers le continent. Il évoque notamment l’Institut Cubain de l’Art et de l’Industrie Cinématographiques (ICAIC) à Cuba, le Cinéma Novo au Brésil et le groupe Ciné Liberación en Argentine…
Ces cinéastes et institutions ont cherché à décoloniser la culture et à créer un cinéma populaire reflétant les réalités sociales et politiques de l’époque. Cet héritage se ressent encore aujourd’hui au vu de la quantité de films d’auteurs latins engagés.
Faire face au monstre Hollywoodien
Le cinéma d’Amérique latine est riche à la fois artistiquement et quantitativement. Mais pour s’imposer sur la scène mondiale marquée par les blockbusters américains, le défi est grand, même pour nous européens. Aussi beau que soit le cinéma d’auteur latino, il ne parviens que rarement à toucher un public plus large.
Certaines exceptions existent, dont La cité de Dieu de Fernando Meirelles et Kátia Lund, découvert en sélection officielle à Cannes en 2002. Ce film à fait sensation à l’international, à tel point qu’il à généré 180 000 entrées en un an, et qu’il a été nommé pour 4 Oscars. Preuve que rien n’est impossible, mais que les grands succès latins restent anecdotiques sur la scène internationale.
Pas besoin d’être un féru de films pour pouvoir découvrir la culture et la beauté du cinéma d’Amérique du Sud. Si la curiosité vous prend, rendez-vous l’année prochaine au festival Cinélatino tenu chaque année à Toulouse.
Irma Gaudineau